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Commission d'enquête sur les abattoirs Faute d'effectif, les inspections sont axées sur la surveillance sanitaire

Paris, 19 mai 2016 (AFP) - Des techniciens et des vétérinaires chargés par l'Etat d'inspecter les abattoirs ont souligné jeudi devant des parlementaires la difficulté à mener d'autres tâches que celle, prépondérante, de la surveillance sanitaire en raison d'un manque d'effectif.

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« Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20 %, ait eu comme conséquence un allégement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale », a déclaré Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV), devant la commission d'enquête parlementaire sur les abattoirs. « Les actions des services en abattoirs sont très codifiées. Il y a une inspection ante mortem, chaque animal doit être vu vivant, et une inspection post mortem, qui est une sorte de mini-autopsie de l'animal mort où chaque carcasse est inspectée », a-t-il expliqué. Or « ces deux étapes sont très consommatrices d'effectif », a-t-il souligné.

La diminution du nombre de techniciens et vétérinaires chargés des inspections « n'a pas touché les inspections ante et post mortem » mais « a impacté les autres activités des services vétérinaires dans l'abattoir, moins codifiées », dont « les inspections au poste d'étourdissement et de saignée », a poursuivi Laurent Lasne. Les services vétérinaires ont perdu 250 postes entre 2007 et 2011, passant de 1.650 agents à 1.400.

Suite au scandale des lasagnes à la viande de cheval en 2013, le ministère de l'agriculture a toutefois gelé les réductions d'effectifs et entrepris de créer 60 postes par an jusqu'en 2017. « Nous sommes présents en permanence sur la chaîne d'abattage aux endroits des postes d'inspection. Après, nos missions peuvent s'exercer n'importe où dans l'abattoir », a pour sa part raconté Stéphane Touzet, secrétaire général adjoint du Syndicat national des techniciens supérieurs du ministère de l'agriculture (SNTMA-FO). Mais « si on est seuls, c'est après, car l'inspection systématique doit être faite coûte que coûte », a-t-il ajouté. « Nous organisons le travail pour assurer les tâches systématiques et pour pouvoir assurer les autres missions avec le temps et les moyens qui nous restent, mais on fait en sorte de le faire au mieux », a témoigné de son côté Sylvie Pupulin, secrétaire générale du SNISPV.

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