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Manifestations Ministres UE de l'agriculture à Chambord : les paysans contre le château

Chambord (France), 2 sept 2016 (AFP) - Les ministres européens de l'Agriculture «mènent la vie de château quand les agriculteurs sont en train de crever », a tempêté vendredi aux portes du domaine de Chambord le président de la Coordination rurale, Bernard Lannes.

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« Notre agriculture est à genoux », assure M. Lannes, dont l'organisation a convoqué un rassemblement à l'une des entrées du domaine du château de Chambord (Loir-et-Cher) où sont attendus « au moins 400 paysans ». De son côté, la Confédération paysanne a préféré mobiliser ses troupes vendredi matin devant la préfecture de Blois pour une « distribution de lait ».

Invités après l'annonce de la sortie de la Grande-Bretagne de l'UE, une vingtaine de ministres de l'Agriculture européens sont réunis vendredi au château de Chambord, pour réfléchir à la prochaine Politique agricole commune (PAC) 2020/25.

Un important dispositif de sécurité, avec « plusieurs centaines » de policiers et gendarmes selon la préfecture, a été déployé pour maintenir tout intrus hors de vue du château de Chambord, édifié au milieu du plus grand parc clos d'Europe, ceint de 32 kilomètres de murs.

« Mener une réunion de crise dans le fastueux château de Chambord, c'est une provocation, ou pour le moins une maladresse », a déclaré à l'AFP le président de la Coordination rurale. L'organisation réclame « une aide directe, immédiate et non remboursable, de 500 euros à l'hectare » alors que les agriculteurs sont confrontés à « la pire année depuis la guerre » en raison des aléas climatiques et de la chute des cours.

« Les trésoreries des exploitations sont exsangues. Aucun secteur n'est épargné : si on continue comme ça, nous allons perdre 30 % des agriculteurs », assure M. Lannes en assurant que ces pronostics émanent des centres de gestion qui suivent la situation des exploitations. Au delà de l'aide d'urgence, la Coordination rurale réclame « une régulation, un protectionnisme éclairé » pour permettre aux agriculteurs de vivre de leur production.

« Pour le moment, c'est les sacrifices aux agriculteurs, les bénéfices pour les autres : la banque, les assurances, les coopératives, l'industrie agroalimentaire, l'administration et la grande distribution : cela ne peut plus durer ! » s'exclame le président de la Coordination rurale.

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