Lactalis Un porte-parole des éleveurs éconduits reçu au ministère
Le ministère de l'agriculture a reçu mercredi un porte-parole des producteurs de lait aux contrats résiliés par Lactalis après avoir témoigné de leur mécontentement dans un reportage sur France 2.
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Cinq producteurs sont concernés par la rupture de leur contrat de fourniture du groupe Lactalis, avec un préavis de 12 mois. Ils avaient témoigné dans un reportage intitulé « Sérieusement ? Lactalis: le beurre et l'argent du beurre ? » qui avait été diffusé le 13 octobre dans l'émission Envoyé Spécial sur France 2 et mettait en cause le groupe laitier et son PDG, Emmanuel Besnier.
Régis Mainguy, un de ces cinq producteurs de lait « virés de Lactalis », a pu faire « remonter » au ministère la « stupéfaction » et le « désarroi » de ces cinq éleveurs, tous installés dans la petite commune de Landemont (Maine-et-Loire).
« Le plus dégradant, c'est la manière dont Lactalis nous a pris pour ses employés », a confié à l'AFP M. Mainguy, à la sortie du ministère, où il a été reçu avec une délégation du syndicat agricole Modef. « On est producteur de lait pour une entreprise comme Lactalis et dans un communiqué, on est simplement réduit au bon ouvrier qui veut bien travailler pour le seigneur », s'est-il encore indigné, jugement ce traitement « dégradant » pour lui et ses collègues et « inadmissible pour toute la filière ».
Il affirme que le cabinet du ministre s'est engagé à trouver un nouveau collecteur de lait, qui accepterait de se fournir chez ces éleveurs. Le ministère a indiqué pour sa part avoir proposé aux parties de mobiliser le médiateur des relations commerciales agricoles, pour tenter de résoudre le différend avec Lactalis. Si cette démarche n'aboutit pas, « l'administration sera mobilisée pour aider ces producteurs à retrouver un collecteur », précise-t-on au ministère.
Le ministre de l'agriculture Stéphane Le Foll avait condamné fermement, le 27 janvier, la décision de Lactalis.
Mais pour l'heure, les producteurs n'ont rien de concret entre les mains. La laiterie LSDH leur a bien tendu la main, mais est encore « en réflexion pour voir ce qu'il est possible de faire. Aujourd'hui, on n'a rien de fait », explique M. Mainguy. « On a beau sonner et frapper à toutes les portes, les autres laiteries nous annoncent toutes qu'elles ont suffisamment de lait et qu'elles ne sont pas intéressées par notre candidature », ajoute-t-il. Si aucune solution ne devait être trouvée, il « craint d'être obligé de vendre (ses) vaches ».
Le porte-parole de Lactalis, Michel Nalet, avait confirmé vendredi l'envoi d'un courrier à ces producteurs annonçant la rupture de leur contrat, en expliquant qu'« il n'est pas possible de poursuivre une relation avec des producteurs qui dénigrent » le groupe.
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