Recherche Une avancée essentielle pour lutter contre la septoriose du blé

Pour la première fois, des chercheurs de l’Inra et leurs collègues de l’Ecole polytechnique fédérale de Zürich (ETH) ont identifié et caractérisé une protéine d’avirulence chez l’agent de la septoriose du blé. Ces travaux, publiés le 6 février, dans la revue The New Phytologist, ouvrent de nouvelles perspectives en matière de lutte contre la maladie. 

Les chercheurs se sont intéressés à l’interaction entre le gène de résistance Stb6 du blé et le gène d’avirulence correspondant AvrStb6 de Zymoseptoria tritici, champignon pathogène responsable de la septoriose du blé¹. Le gène Stb6 est fréquent dans les variétés de blés même s’il semble aujourd’hui inefficace pour protéger les cultures contre les épidémies de septoriose du fait de l’adaptation des populations pathogènes. Grâce aux progrès des techniques de la génétique, les scientifiques ont pu identifier le premier gène d’avirulence chez Z. tritici, AvrStb6. L’expression d’AvrStb6 est induite dès le début de l’infection du champignon et augmente fortement juste avant la phase infectieuse. « Cette grande première constitue une avancée majeure vis-à-vis d’un pathosystème d’importance mondiale, permettant de mieux comprendre les mécanismes moléculaires de l’interaction entre le champignon pathogène et sa plante hôte, d’accélérer la découverte des gènes impliqués dans cette interaction et d’améliorer les stratégies de déploiements des résistances du blé à la septoriose. »

¹D’une manière générale, la résistance d’une plante à un agent pathogène donné et la capacité de ce dernier à provoquer une maladie chez cette plante, sont deux paramètres contrôlés par un gène de résistance (R) de la plante et un gène d’avirulence (Avr) de l’agent pathogène. La reconnaissance du produit de ce gène d’avirulence par la plante hôte dotée du gène de résistance correspondant induit une cascade de réactions de défense de la plante.