Présidentielle Avec B. Hamon, la transition qui fera battre (ou pas) le cœur des agriculteurs
Dans son programme agricole, le candidat socialiste Benoît Hamon veut faire « un contrat alimentaire durable et solidaire avec les agriculteurs. » Un projet plus « alimentaire » que purement « agricole » dans lequel il veut « relocaliser les activités agricoles ». Le tout en faisant de « l’agroécologie le moteur de l’agriculture de demain ».
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Le candidat du Parti socialiste à la Présidentielle 2017 Benoît Hamon n’a pas véritablement de programme strictement agricole, mais un projet de « contrat alimentaire durable et solidaire avec nos agriculteurs ».
« L’alimentation n’est pas une marchandise », écrit-il en préambule. Il souhaite d’ailleurs défendre une exception agricole aux règles de l’OMC, comme le défend aussi son concurrent Nicolas Dupont-Aignan et réclamée, dans le secteur agricole, par la Coordination rurale. Il appelle par ailleurs à un « Grenelle de l’agriculture et de l’alimentation ».
Le programme agricole de Benoît Hamon, d’une quinzaine de pages, se décline en quatre chapitres, faisant la part belle à la « transition agro-écologique » de l’agriculture et au développement de la production – et la consommation – biologique.
Que retenir de la « transition » agricole de Benoît Hamon ?
Le programme agricole de Benoît Hamon contient un grand nombre d’engagements. En voici les principaux :
- Sur l'enjeu alimentaire:
- Associer les collectivités territoriales pour développer les circuits courts et les achats de proximité
- Faire de l’agro-écologie le moteur de l’agriculture de demain
- Mettre en place des soutiens majorés à l’installation pour favoriser les projets d’agriculture biologique ou agroécologique
- Renforcer les contrôles à la production et aux importations et mieux harmoniser les normes au niveau européen
- Promouvoir la création de labels, à destination des consommateurs, mettant en avant les pratiques développées en matière d’agro-écologie
- Exiger dans les 5 ans 50% de bio dans la restauration collective des organismes publics ou conventionnés (EHPAD, hôpitaux…), prioritairement dans les cantines scolaires
Instaurer une TVA à taux réduit sur les produits bio
- Sur le principe de précaution:
- Maintenir l’interdiction des cultures OGM et soumettre les OGM cachés à l’ensemble des règles applicables aux OGM
- Supprimer les perturbateurs endocriniens
- Prohiber la brevetabilité du vivant en dehors des limites, interprétées strictement, fixées par la législation en vigueur
- Retirer du marché les produits phytosanitaires les plus dangereux
- Interdire l’utilisation des antibiotiques à titre préventif
- Exiger le rejet par les autorités européennes de la concurrence du rachat de Monsanto par Bayer
- Remettre en cause le monopole de l’agro-industrie dans le domaine des semences et des variétés végétales et permettre l’entrée sur le marché de petits opérateurs
- Rendre facultative l’inscription des variétés de semences au « catalogue officiel » et revenir à un système de contrôle à postériori de la qualité des semences mises sur le marché afin de promouvoir la biodiversité
- Pour adapter l'agriculture au changement climatique:
- Soutenir la création de nouvelles ressources durables en eau et son stockage par des retenues collinaires et hydrauliques agricoles en prenant en compte la pluralité des besoins et des usages
- Promouvoir et développer l’agroforesterie
- Développer la couverture permanente des sols
Faire du programme « 4 pour 1 000 » une priorité pour réorienter les flux financiers disponibles pour le changement climatique, au bénéfice des sols
- Pour une agriculture durable:
- Remplacer progressivement les pesticides par des solutions alternatives
- Préserver le droit des agriculteurs à produire leurs propres semences
- Interdire totalement les néonicotinoïdes en Europe
- Mettre en place des abattoirs mobiles avec une première phase expérimentale
- Interdire l’abattage sans étourdissement
Sur le plan économique et sur la Pac:
- A minima, négocier à Bruxelles l’exclusion des filières sensibles des négociations commerciales en cours
- Réformer la PAC pour lutter contre la volatilité des prix par l’introduction d’une combinaison d’outils qui vont de l’échelon national (lissage fiscal, baisses des charges…) jusqu’à des aides contracycliques et des mécanismes assurantiels ciblés
- Rétablir le coefficient multiplicateur afin de rééquilibrer la répartition de la valeur ajoutée en faveur des agriculteurs
- Prendre en compte le critère du nombre d’actifs dans la répartition des aides de la PAC
- Plafonner les aides à 150 000 eur/UTH et poursuivre la progression du paiement redistributif qui majore les aides pour les 52 premiers hectares
- Assurer une dégressivité des aides de la PAC à partir de 50 000 euros / UTH
- Développer les circuits courts et d’approvisionnement locaux avec au moins 30 % de produits locaux dans les marchés publics dans les 5 ans
- Revaloriser les pensions agricoles les plus faibles, en particulier celles des conjoint(e)s,
et garantir une retraite complète à 1200 euros pour tous les nouveaux retraités à partir de 2020
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