Équipement de la personne Comment être bien dans ses bottes ?
De nombreux agriculteurs utilisent quotidiennement des bottes. Cet achat s’appuie-t-il sur des arguments techniques ou seulement esthétiques ? Des repères simples permettent de garantir la qualité du produit mais aussi le respect des normes de securité et le confort des utilisateurs. La rédaction de Terre-net vous propose un tour d'horizon de la botte en agriculture.
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Le confort et la souplesse, voilà bien souvent ce qui incite à choisir une paire de bottes pour l’exploitation plutôt qu’une autre. Toutefois, les éléments à prendre en compte sont nombreux :
- confort et souplesse ;
- adhérence ;
- norme de sécurité ;
- longévité ;
- design ou mode ;
- résistance thermique au chaud et au froid ;
- résistance aux produits chimiques.
Le confort, la résistance thermique et chimique ainsi que la durabilité dépendent notamment de la matière première utilisée. Quatre matériaux principaux entrent dans la composition de ce produit.
- Le PVC (polychlorure de vinyle) permet de fabriquer facilement des bottes à faible coût. Les bottes en PVC disposent par ailleurs d’une bonne résistance à l’acide. Toutefois, ce matériau n’est un très bon isolant thermique et devient cassant à basse température. De plus, il est sensible aux hydrocarbures présents dans les exploitations.
- Les bottes en caoutchouc naturel sont fabriquée à la main et sont donc souvent plus chères à l’achat. Elles sont souples et confortables. Par contre, l’isolation thermique, n’est pas optimale. Il est conseillé d’ajouter des renforts thermiques en néoprène ou en fourrure synthétique.
- L’EVA (éthylène vinyle acétate) est une matière généralement utilisée dans des produits très colorés. Elle est légère mais résiste mal aux agressions chimiques.
- Enfin, les bottes dites "professionnelles" sont constituées de mousse de polyuréthane. Cette substance assure une bonne isolation thermique. Elle résiste aux hydrocarbures et, avec un traitement spécifique, aux acides. Même si elles ne sont pas aussi souples que celles en caoutchouc, elles montrent une bonne résistance à la flexion.
Signalons que l’isolation thermique est réalisée par la botte et pas seulement par la chaussette. En effet, si cette dernière est trop épaisse, l’agriculteur aura trop chaud dès quelques heures d’utilisation.
Autre critère de choix important, la mode comme pour tous les produits d’habillement. Des marques comme Aigle l’ont bien compris. C'est pourquoi les fabricants proposent des designs modernes. Toutefois, le coût est loin d'être négligeable.
Vous avez dit botte de sécurité ?
N’oublions pas le rôle protecteur des bottes. Si vous employez de la main-d’oeuvre, vous êtes obligé de prévenir les accidents du travail et notamment de fournir des équipements de protection adaptés aux travaux à effectuer .
Selon David Beck de la société Sécurama, contacté sur recommandation du service SST de la MSA, il n’existe pas de normes spécifiques au monde agricole. Il s’agit pourtant de protéger ses pieds de l’écrasement, des perforations et des risques chimiques liés aux produits phytosanitaires.
C’est pourquoi les bottes de sécurité, avec coques et semelles renforcées, sont obligatoires en agriculture. Il suffit de vérifier que la paire répond à la norme EN Iso 20 345 2011. Le plus souvent, la botte est dite S5, c’est-à-dire dotée de propriétés antistatiques et d’une coquille résistant à 200 joules d’écrasement, à l’abrasion, à la flexion et aux déchirures. En outre, sa semelle, munie de crampons anti-déparant, résiste aux hydrocarbures et aux perforations et absorbe les chocs au niveau du talon.
Contre les risques chimiques, la circulaire ministérielle du 13 juillet 2016 impose de porter « des bottes conformes aux exigences essentielles de santé et de sécurité de la directive EPI (89/686/CEE), évaluées notamment selon la norme EN 13832-3:2006, pour une application manuelle de produits phytosanitaires en plein champ ou sous serre. » Autrement dit, le port d’un équipement spécifique, comme des bottes, n’est obligatoire que dans des cas très particuliers.
Si vous n’êtes pas salarié mais exploitant agricole, vous n’êtes pour le moment pas soumis à ces obligations. Toutefois, certains assureurs pourraient bientôt ne plus couvrir les accidents dus à l’absence d’équipement de protection individuelle (EPI), même pour les chefs d’exploitation.
Toujours d’après David Beck, « le prix d’une paire de bottes est plus lié au confort et à la résistance à l’usure qu’aux aspects sécuritaires. Avant d’acheter, posez-vous la question : vais-je les utiliser tous les jours ou deux fois par an ? » Car une chose est certaine : il faut adapter ses bottes à leur usage sur l'exploitation, quitte à avoir plusieurs paires en fonction des travaux à réaliser.
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