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Agression au couteau de deux agriculteur Au procès de l'individu « fiché S », le juge refuse de statuer

Le Tribunal correctionnel d'Agen, qui devait statuer en comparution immédiate sur l'agression au couteau commise par un « fiché S » contre deux agriculteurs, a renvoyé le dossier au parquet pour instruction estimant qu'il « n'avait pas assez d'éléments » pour juger, a-t-on appris mercredi auprès de l'avocat des parties civiles.

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L'avocate des deux agriculteurs agressés par un individu « fiché S » et parties civiles au procès, Me Sophie Grolleau, a indiqué à l'AFP avoir plaidé mercredi pour « une requalification de l'infraction » en « acte à caractère terroriste », justifiant que le parquet anti-terroriste de Paris soit saisi. Selon elle, « il s'agit d'une tentative d'homicide volontaire qui doit être jugée au moins par une cour d'assises ».

D'après l'avocate, au moment de l'agression, commise le 18 juin, l'homme a crié à plusieurs reprises « allahu akhbar ». Le prévenu, « fiché S » et assigné à résidence, « devait comparaître le 22 juin pour détention de photos et vidéos prônant le Djihad » dans le cadre d'une autre affaire, a précisé à l'AFP Lionel Falcoz, maire (LR) de Laroque-Timbaut, la commune où se sont déroulés les faits.

Alors que le prévenu était jugé en comparution immédiate pour « violence avec arme », le président du tribunal, Ludovic Piling, a estimé « qu'en l'état du dossier, il ne pouvait pas répondre aux questions », a expliqué Me Grolleau. « N'ayant pas assez d'éléments dans ce dossier complexe » et le prévenu étant jugé en comparution immédiate sans instruction préalable, « le juge a donc renvoyé le dossier au parquet en vue d'une ouverture d'information judiciaire pouvant déboucher sur une mise en examen du prévenu et donc une instruction », a-t-elle ajouté.

En solidarité avec Yves Boussuges, 56 ans, et David Geneste, 30 ans, les deux agriculteurs agressés alors qu'ils moissonnaient leur champ, le maire de Laroque-Timbaut avait adressé immédiatement après les faits un courrier au Premier ministre, Édouard Philippe, pour lui exprimer sa « sidération et son incompréhension de voir qu'un "fiché S", assigné à résidence dans l'agglomération agenaise, puisse se promener en toute liberté », a-t-il rappelé à l'AFP. À l'appel de la Coordination rurale, une quarantaine d'agriculteurs étaient présents à l'audience pour manifester leur solidarité avec les deux agriculteurs agressés.

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