Ecophyto En polyculture-élevage aussi, il faut alléger le poids des phytos
Le plan Ecophyto concerne aussi les exploitations en polyculture-élevage. Réduire l’utilisation des phytos quand on a beaucoup de cultures fourragères passe souvent par une évolution de son assolement vers plus d’herbe. Ces bonnes pratiques environnementales débouchent aussi sur une meilleure durabilité économique.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Quand on parle réduction d’utilisations des produits phytosanitaires, on pense d’abord aux grandes cultures. Pourtant, les exploitations avec élevage représentent 64 % de la SAU nationale et 48 % des terres labourables. Globalement, les fermes de polyculture-élevage ont des IFT (Indice de fréquence de traitements, nombre de doses homologuées appliquées/ha/an) plus bas que celles qui sont spécialisées en grandes cultures. Les prairies, le maïs ensilage sont des cultures plutôt économes en phytos. Les pratiques sont aussi moins intensives, avec des attentes différentes en termes de rendement. Pour autant, les systèmes de polyculture-élevage doivent aussi relever le défi de la réduction des phytos. « Il y a des marges de progrès, estime Nicolas Chartier, de l'Idele, lors d’une conférence au Space. Heureusement, ces marges s’accompagnent d’intérêts économiques ». En analysant les données des fermes des réseaux Dephy et Inosys, Nicolas Chartier a tiré des pistes d’amélioration. « S’il est clair que le maïs a un IFT supérieur à l’herbe, il y a aussi beaucoup de différences entre les exploitations au même système. Des éleveurs arrivent à avoir des productions importantes en utilisant moins de phyto ».
L’assolement premier levier
Les fermes en polyculture-élevage du réseau Dephy ont toutes réduit leur utilisation de phytos de 18 % en moyenne, contre 8 % pour celles en grandes cultures. « Les herbicides sont les plus difficiles à réduire, note Nicolas Chartier, car leur réduction demande de revoir l’assolement ». En creusant, sur une trentaine d’exploitations, les façons de réduire de moitié l’IFT, c’est ce changement d’assolement qui revient comme première solution. « En augmentant la part d’herbe, on arrive à 70 % de nos objectifs de réduction » souligne Nicolas Chartier.
Évidemment, réduire les phytos améliore les performances environnementales de l’exploitation. Mais qu’en est-il pour la rentabilité ? « Avec un objectif de réduire de moitié l’utilisation des produits phytosanitaires, si les performances pour les cultures sont moindres, il y a aussi moins de charges, analyse Nicolas Chartier. Au final, l’EBE est amélioré de 6 % et l’EBE sur produit brut de 7 % ». La réduction des phytos va de pair avec la durabilité des systèmes, qui gagnent en autonomie.
Pour accompagner les éleveurs dans ces changements, l'Idele travaille à un diagnostic simplifié pour évaluer rapidement les performances de l’exploitation et prévoir leur évolution avec de nouvelles pratiques.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :