Chicago La grippe aviaire et le temps favorable pèsent sur les cours

La grippe aviaire « a un impact psychologique très fort », a déclaré Jack Scoville, chez Price Futures Group, même si, a-t-il reconnu, la réaction du marché est « probablement un peu exagérée ». Selon le ministère américain de l'Agriculture, près de 8 millions de têtes de volailles, poulets et dindes, pourraient être touchées par le virus H5N2, dont la mortalité est de 90 %. Les autorités invitent les exploitations touchées à abattre toutes leurs têtes de volaille dans l'espoir d'éviter la propagation d'une maladie actuellement centrée sur le nord des Etats-Unis : Wisconsin, Minnesota, Iowa, Dakota du Nord et Dakota du Sud, une région qui pourrait abriter environ 20 à 25 % des élevages de volailles.

Vu que le dollar fort rend déjà les cultures américaines peu compétitives à l'exportation, tout facteur pouvant également peser sur les ventes dans le pays est ressenti négativement, a expliqué Jack Scoville. Or les dindes et poulets se nourrissent beaucoup de maïs et de tourteaux de soja. Sur le fond cependant, la maison de courtage Allendale estime que « le marché a probablement surestimé l'impact de la grippe aviaire sur la demande », et elle prévoit que « les prix vont se stabiliser dans les jours qui viennent ». Jack Scoville a expliqué que les élevages avaient un rythme de renouvellement de seulement 60 jours, si bien que même en cas de grosse hécatombe, « on peut retrouver des volailles assez vite ».

Le blé, qui ne fait pas partie de l'alimentation de ces volatiles, avait échappé mardi aux conséquences de la grippe aviaire, mais mercredi il ployait sous le poids de bonnes conditions météorologiques. « Même si les conditions de culture sont moins bonnes que prévu, elles restent assez bonnes », a estimé Jack Scoville : le temps est plus favorable dans les grandes plaines du Midwest, tandis que le sud du pays, longtemps détrempé, retrouve un temps plus sec.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le plus échangé, a fini la séance à 3,7250 dollars, contre 3,7300 dollars mardi. Le boisseau de blé pour juillet, le plus actif, valait 4,9900 dollars, contre 5,0025 dollars la veille. Le boisseau de soja pour juillet coûtait 9,7175 dollars, contre 9,7675 dollars mardi.