Chicago hebdo Le soja et le blé plient un peu sous le poids du dollar

« Le dollar a fortement monté hier et aujourd'hui et cela a nui à toutes les matières premières », a déclaré Alan Brugler, de Brugler Marketing and Management. En outre, la Bourse a également monté, à la faveur de la baisse du taux de base de la banque centrale chinoise et de l'espoir que la Banque centrale européenne en fasse autant. Or, a noté Alan Brugler, « il y a ces derniers temps une corrélation inversée » entre le marché boursier et celui des matières premières agricoles.

Ces considérations macroéconomiques l'ont emporté sur tous les facteurs spécifiques aux marchés agricoles. Ainsi, alors qu'en début de semaine les cours avaient un peu progressé faute de produits à vendre, les agriculteurs préférant s'activer à moissonner et engranger plutôt que de céder leur production à des prix peu avantageux, ils ont abandonné l'essentiel de leurs gains en fin de semaine.

Les yeux rivés sur la météo

Pourtant ceux du soja, du moins, auraient théoriquement pu bénéficier des bons chiffres sur les exportations publiés jeudi. Au lieu de ça ils ont imité ceux du maïs et du blé, dont les chiffres étaient moins favorables. Désormais les investisseurs guettent les prévisions météorologiques, et notamment la probabilité que l'ouragan Patricia, en passe d'aborder la côte pacifique du Mexique, remonte jusqu'au Texas et dans les plaines américaines. « Il se pourrait qu'on ait énormément de pluie au Texas », a déclaré Alan Brugler, estimant que cela serait favorable aux semis de blé, et donc pénalisant pour les cours. Avec la baisse récente des cours, le blé américain devient un peu plus concurrentiel, « mais il reste encore cher comparé à la production russe et européenne », a commenté Jack Scoville, chez Price Futures Group.

Les experts de la maison de courtage Allendale ont noté pour leur part que l'impact de la sécheresse hors des Etats-Unis serait décisif pour donner une direction aux cours du maïs et du soja. Actuellement, 57 % des surfaces cultivées en soja au Brésil sont desséchées, et seulement 25 % bénéficient de conditions favorables. Enfin, vendredi, le maïs a bénéficié d'une estimation du ministère argentin de l'agriculture qui a indiqué qu'il tablait sur une réduction de 12 % des surfaces cultivées par rapport à l'année précédente.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, le contrat le plus actif, a terminé vendredi à 3,7975 dollars, contre 3,7675 dollars à la fin de la semaine précédente (+ 0,80 %). Le boisseau de blé pour décembre, également le plus actif, valait 4,9050 dollars contre 4,9225 dollars précédemment (- 0,36 %). Le boisseau de soja pour novembre, lui aussi le plus échangé, coûtait 8,9550 dollars, contre 8,9825 dollars auparavant (- 0,31 %).