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Marché des céréales Euronext Le blé clôture à la baisse, après une réunion du ministère russe

Les prix du blé ont fait du yo-yo lundi, clôturant en baisse après l'annonce par le ministère russe de l'agriculture de sa décision de ne pas mettre en place de taxe à l'exportation, une décision sur laquelle beaucoup d'acteurs du marché ont spéculé à la hausse ces derniers jours.

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« Le ministère de l'agriculture de la Russie ne voit pas de conditions préalables à l'introduction de droits à l'exportation ou d'autres mesures restrictives à la fourniture de céréales à l'étranger », a déclaré le ministère dans un communiqué, à l'issue d'une réunion entre la vice-ministre de l'agriculture, Oksana Lut, et des représentants des principaux exportateurs de céréales russes. Le ministère a ainsi calmé le marché, agité par les rumeurs de mise en place de taxes à l'exportation, en conséquence d'une récolte en retrait cette année sur fond de sécheresse.

A la clôture, à 18 h 30 (16 h 30 GMT) sur Euronext, la tonne de blé perdait 2,25 euros sur l'échéance de décembre à 203,25 euros et 2,50 euros sur celle de mars à 205,75 euros, pour un peu plus de 26 000 lots échangés.

« Au cours de la réunion, il a été noté qu'une augmentation des rythmes d'exportation n'a pas été observée et n'est pas prévue à l'avenir, les livraisons étant effectuées par les entreprises selon ce qui était prévu. Le marché des céréales est actuellement stable et aucun facteur ne peut affecter de manière significative l'évolution du bilan », a ajouté le ministère.

Un constat battu en brèche par les experts interrogés par l'AFP : « Aujourd'hui, on ne peut que constater un rythme de chargement d'exportation qui est très soutenu, il faut appeler un chat un chat », déclarait ainsi Gautier Le Molgat, analyste au cabinet Agritel. Même son de cloche pour Arnaud Saulais, courtier chez Starsupply Commodity Brokers, qui évoquait une augmentation des rythmes d'exportation d'« au moins 10 à 20 % » ces dernières semaines, par rapport à l'an dernier.

Inquiétude sur les prix pour les acheteurs russes

« D'une part, la récolte est arrivée en avance, il a fait beaucoup plus chaud. D'autre part, avec ces menaces de "ban" (restrictions d'exportations), beaucoup d'exportateurs se dépêchent de vendre et essaient d'aller au plus vite », ajoutait-il. « On soupçonne les Russes d'entretenir ces rumeurs pour soutenir les cours et faire entrer davantage de devises », avait déclaré à l'AFP un courtier ayant requis l'anonymat, la semaine dernière.

Cette façon de calmer le marché pourrait, elle, répondre à une volonté de satisfaire les acheteurs domestiques, selon Gautier Le Molgat : « Les prix du blé russe en dollars ne sont pas chers, le seul problème, ce sont les prix libellés en roubles. Aujourd'hui, c'est cher. C'est probablement cela qu'ils vont suivre dans les semaines à venir ». « Le simple fait d'avoir eu cette réunion, ça a un peu calmé le jeu, des vendeurs se sont mis à la vente » avant l'éventuelle mise en place de freins à l'exportation, notait-il.

Le ministère russe a ajouté qu'il envisageait « la mise en vente en 2018-2019 de 1,5 million de tonnes de céréales » provenant de son « fonds d'intervention ». « Les participants à la réunion ont noté que cette mesure contribuera à stabiliser les prix, à réduire les coûts du budget pour le stockage des céréales et, dans l'ensemble, à avoir un impact positif sur le marché », a conclu le ministère.

La tonne de maïs, elle, a baissé encore plus fortement, perdant 3,25 euros sur l'échéance de novembre à 181,50 euros et 3,25 euros également sur celle de janvier à 183,50 euros, pour un peu moins de 500 lots échangés.

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