Chicago Le maïs recule, lesté par le dollar et les récoltes américaines

Déjà en hausse mardi, la devise américaine a atteint mercredi un nouveau plus haut depuis juin 2017 face à un panier de six devises concurrentes. Cette situation renchérit les achats de matières premières libellées en dollars pour les investisseurs munis d'autres monnaies. « Il devient plus difficile pour les vendeurs américains de se montrer compétitifs sur les marchés internationaux », ont affirmé les analystes de Commerzbank.

Le maïs ukrainien profitait de cette situation, ses exportations pour la saison 2018-2019 s'affichant jusqu'à présent à 2,5 millions de tonnes, soit une hausse de 56 % par rapport à la même époque l'an dernier, ont précisé les analystes de CHS Hedging. La récolte de maïs américain a, quant à elle, été moissonnée à hauteur de 63 %, selon un rapport publié lundi, connaissant une brusque accélération grâce à une amélioration des conditions météo.

La hausse du dollar avait affecté mardi le cours du blé, mais celui-ci s'est un peu repris mercredi. La céréale bénéficie depuis la fin de semaine dernière d'un contexte plutôt favorable sur le front des exportations, après l'annonce d'une vente américaine de blé à l'Égypte, de l'avis de Ryan Ettner, de la maison de courtage Allendale. Dans ce contexte, les investisseurs restaient sur leurs gardes à la veille de la publication d'un rapport hebdomadaire du ministère américain de l'Agriculture (USDA) sur les ventes à l'étranger. « Les ventes de la semaine précédente (à 442 000 tonnes) ont été juste bonnes. Or nous avons besoin de voir au bas mot 600 000 tonnes vendues » cette semaine, a affirmé Ryan Ettner. Il concède toutefois que ce chiffre sera difficilement atteignable en raison de la hausse du dollar. Le soja a également un peu avancé en l'absence de nouvelles notables sur le marché de l'oléagineux. « Nous avons dépassé lundi le cap des 70 % des récoltes moissonnées aux États-Unis. Cela signifie que, désormais, la météo américaine va avoir moins d'influence sur les courtiers qui vont davantage se concentrer sur l'Amérique du sud », a signalé Ryan Ettner. Sur place, « les semis de soja sont légèrement en avance sur les anticipations et il n'y a pas d'inquiétude majeure venant d'Argentine ou du Brésil pour le moment », a ajouté le spécialiste.

Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre, contrat le plus échangé, a terminé mercredi à 3,6325 dollars, contre 3,6475 dollars mardi à la clôture. Le boisseau de blé pour décembre a fini à 5,0050 dollars, contre 4,9975 dollars la veille. Le boisseau de soja pour janvier, le contrat le plus échangé, a clôturé à 8,5175 dollars, contre 8,4700 dollars lundi.