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Weather market La sécheresse persiste et signe en France !

Sous l'influence persistante de conditions anticycloniques sur le Nord de l'Europe, les conditions sèches en France, depuis trois mois, mettent à mal le potentiel de production des cultures.

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En blé tendre, la baisse de rendement potentielle liée
à la sécheresse est estimée à - 13 % à l'échelle nationale.
(© Terre-net Média)

La production de blé tendre pour la campagne 2011/2012 est estimée par Agritel à 31,65 Mt, soit - 11 % comparé à l'an dernier, étant donnée une estimation de baisse de rendement à l'échelle nationale de l'ordre de - 13 %, contrebalançant l'augmentation des surfaces.

Cette situation est le résultat de l'effet cumulé du déficit hydrique de ces dernières semaines et d'un déficit pluviométrique cet automne.

En effet, d'après Météo France, les précipitations entre septembre 2010 et mars 2011 ont été insuffisantes pour recharger les nappes souterraines en France. Un déficit moyen sur le territoire, de l'ordre de 8 % comparé à la normale de saison, cache des déficits supérieurs à 20 % sur certaines régions, dont le Nord Pas-de-Calais, la Picardie, la Franche-Comté, le Limousin, le Centre et le Poitou-Charentes et le Nord des Alpes.

68 % des réservoirs affichent un niveau inférieur à la normale

Dans ce contexte, à l'issue du mois de mars, 58 % des réservoirs affichaient un niveau inférieur à la normale, déficit qui s'est accentué au cours du mois d'avril, avec 68 % des réservoirs dans ce cas au 1er mai 2011. Le bassin parisien et le quart sud-ouest ont été les plus affectés. S'est ensuivi un printemps marqué par des précipitations bien inférieures aux normales et des températures élevées sur le Nord de l'Europe.

Le mois d'avril est ainsi le plus sec depuis 1959 en France, mais aussi le deuxième plus chaud depuis le début du 20ème siècle avec une température moyenne sur l'ensemble de la France supérieure de + 4 °C à la moyenne de saison. Cette situation a accéléré l'assèchement des sols superficiels, alors que la végétation en pleine croissance est fortement demandeuse d'eau. Depuis le début du mois de mai, les températures sont supérieures de + 2,5°C aux normales de saison.

 Les récoltes pourraient commencer plus tôt que d'habitude

Quelques épisodes pluvio-orageux ont été observés sur le pays, mais ces pluies éparses et souvent violentes sont majoritairement perdues par ruissellement. En conséquence, 44 départements appliquent des restrictions d'eau au 23 mai. Les régions déjà les plus touchées par les baisses de rendement potentiel en blé (Poitou-Charentes, Centre, Ile-de-France, Picardie et Lorraine) sont aussi parmi les plus touchées par ces restrictions, alors que les cultures présentent un développement précoce (avance d'une à trois semaines selon les régions). D'ailleurs, cette année, les récoltes pourraient commencer plus tôt que d'habitude.

Cette sécheresse exceptionnelle touche aussi les pays voisins de la France, comme l'Allemagne, deuxième producteur de blé européen. Dans les grandes plaines des Etats-Unis, malgré les quelques pluies qui sont venues soulager les blés d'hiver dernièrement, des pertes de rendements sont déjà actées. Pendant ce temps, en Sibérie, des incendies ont récemment ravivé le souvenir de la sécheresse, qui avait privé le marché mondial des exportations russes l'an dernier. Or, le bilan mondial, mis à mal en Europe et aux Usa, aura logiquement besoin d'être équilibré par le bassin Mer Noire cette année.

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