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Fin des quotas La filière betterave se mobilise contre la réforme européenne du marché du sucre

La filière betterave française a sonné la mobilisation contre le prochain cadre réglementaire du marché du sucre, en cours d'élaboration par la Commission européenne. Il prévoit en effet de supprimer dès 2015 quotas de production et prix minimum garanti.

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D'après la filière, la suppression des quotas et prix minimum
garanti risque de déstabiliser un secteur jusque là bien organisé.
(© Terre-net Média)

Producteurs et industriels veulent obtenir la reconduction du statut réglementaire actuel jusqu'en 2020, pour disposer d'un peu de temps afin d'adapter leur outil à une concurrence bien plus virulente.
Les négociations devraient entrer dans « leur phase dure » à l'automne, pronostique Le Betteravier, l'organe de presse de la filière.
La filière plaide que la suppression de ces « piliers régulateurs », que constituent quotas et prix minimum garanti, risque de déstabiliser un secteur jusque là bien organisé, qui place la France au premier rang mondial pour le sucre et le bioéthanol obtenus à partir de la betterave.

« Mettre à profit la période 2011-2020 pour gagner en compétitivité »

« Jusqu'à maintenant, lorsque les prix locaux passent sous le seuil de rentabilité, le mécanisme du prix minimum garanti permet à la Commission européenne de racheter la production », a expliqué Delphine Leconte-Demarsy, consultante chez Agritel. Si le mécanisme était remis en cause, le marché français sera soumis à la volatilité du marché mondial et devra affronter la compétitivité des gros producteurs, Brésil en tête, qui assure à lui seul la moitié des exportations mondiales. Un bras de fer s'est engagé entre les instances européennes et les acteurs de ce secteur agricole qui veulent gagner du temps pour pouvoir s'organiser avant d'être confronté à la concurrence mondiale. « La bataille dans laquelle nous nous lançons dans les mois à venir sera difficile, mais elle peut être gagnée », a affirmé Alain Jeanroy, directeur général de la Confédération générale de la Betterave. « Il s'agit pour la filière de mettre à profit la période 2011-2020 pour gagner en compétitivité », a-t-il fait valoir.

Industrialiser les territoires, accroître les investissements, améliorer la compétitivité agronomique et industrielle sont les grands axes de progrès que s'est fixés la filière. Un programme de recherche sur le génome de la betterave devrait être mis en place dans le cadre du projet Aker, porté par l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture a pris fait et cause pour les betteraviers lors de l'Assemblée générale de la Cgb de décembre. « Je n'accepte pas la disparition brutale des quotas et j'estime que ce régime doit être prolongé jusqu'en 2020 », a-t-il lancé. Cette prise de position fait écho à celle d'une grande partie des Etats membres au Conseil agricole des 27 qui se sont prononcés contre la suppression des quotas et à celle du Parlement européen qui s'est positionné en faveur d'une reconduction de l'actuel règlement sucre jusqu'en 2020.

La filière betteravière s'est donnée comme ambition de jouer un rôle significatif à l'export 

Fort de ces soutiens et pour mieux se faire connaître du grand public, la filière s'est invitée à la télévision pour la première fois de son histoire en lançant une campagne médiatique autour de Miss Better(ave), égérie rayonnante et pleine d'énergie malgré son double siècle d'existence. A un moment où les marchés agricoles sont de plus en plus tendus, soumis à une volatilité extrême, en raison d'une demande alimentaire mondiale croissante, la filière betteravière s'est donnée comme ambition de jouer un rôle significatif à l'export sur le marché mondial du sucre.

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