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Avec Covalo, un accompagnement technique et financier pour aller vers l’agriculture régénératrice

Covalo fédère agriculteurs, coopératives, acteurs agroalimentaires, financiers privés et publics autour de la transition agroécologique.

Le mouvement Pour une agriculture du vivant a lancé, jeudi 27 novembre, l’initiative Covalo pour financer et accélérer la transition agroécologique. La première expérimentation démarre dans les Hauts-de-France, avec déjà 160 agriculteurs engagés.

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« La transition agroéocologique ne peut pas reposer que sur les agriculteurs. Notre souhait est de construire un nouveau modèle, qui rassemble l’amont et l’aval du secteur agricole et permette d’offrir un cadre sécurisé d’engagement dans la transition », explique Anne Trombini, directrice du mouvement Pour une agriculture du vivant (PADV). « D’où l’idée des coalitions territoriales Covalo, pour COopérer et VALOriser ! ».

L'indice de régénération comme langage commun

L’initiative pilote est lancée dans les Hauts-de-France, première région agricole française avec une part importante de cultures industrielles et la présence de plusieurs groupes agroalimentaires sur son territoire. Dans la continuité des dynamiques engagées par l’association PADV depuis 2020, 15 acteurs publics, privés et agricoles (comme le groupe Bonduelle, Unéal, Cérésia, Vico, McCain, Pom’Alliance, Tereos, Coopérative U, Roquette ou encore l’Agence de l’eau Artois-Picardie) ont répondu présent pour « déployer un modèle d’accompagnement technique et financier collectif, fondé sur la coordination des acteurs, le partage des investissements et la mutualisation des moyens ».

Pour les diagnostics, l’opération se base sur l’indice de régénération (IR), référentiel co-construit par le Conseil scientifique de PADV et le terrain, pour évaluer la performance agroécologique des fermes à travers trois leviers : sol, plante (et animal) et paysage.  « Il permet de mesurer nos pratiques sur l’ensemble de notre rotation et de mettre en place notre plan de progrès sur les 3 ans à venir », témoigne Jérome Hary, agriculteur à Abancourt (Nord), engagé dans le projet des Hauts-de-France.

Les producteurs sont suivis par un "technicien agroécologie" de leur choix dans la conception et le suivi de ce plan. Au programme : « bilan de campagne et des itinéraires techniques déployés ainsi que des visites, temps collectifs et évènements techniques qui favorisent le partage d’expérience et la mise en réseau ».

Un prime agroécologique de 100 €/ha

L’indice de régénération offre aussi un langage commun entre les différentes parties prenantes, duquel découle le modèle de financement combinant :

- Des primes agroécologiques d’un montant minimum garanti de 100 €/ha accessible dès l’atteinte d’un score de l’IR supérieur ou égal à 40. Elle est versée par les acteurs privés pour couvrir le surcoût des pratiques ;

- Des paiements pour services environnementaux, avec, par exemple, le 1er PSE régénératif financé par l’Agence de l’eau Artois-Picardie : doté d’un budget de 7 millions d’euros, il soutient 85 millions d’euros sur 5 ans dans le déploiement des pratiques agroécologiques en les rémunérant pour les services écosystémiques liés à l’eau (érosion, réduction des phytos…) ;

- Une offre bancaire portée par le Crédit Agricole Nord-de-France : elle valorise les pratiques agroécologiques des agriculteurs engagés dans la transition en convertissant leurs performances en avantages économiques et financiers adaptés (taux réduits, tarif préférentiel sur l’assurance récolte ou prairie, réduction des solutions monétiques).

De gauche à droite : Anne Trombini (Pour une agriculture du vivant), Jérôme Hary (agriculteur dans le Nord), Philippe Touchais (Unéal) et Bruno Ben Saïd (Roquette). (© Terre-net Média)

« Dépasser les logiques de filières »

« Des démarches de filières, ce n’est pas nouveau. L’innovation avec Covalo, c’est la transversalité ! On prend en compte la rotation dans sa globalité. Le calcul à l’échelle de l’exploitation permet d'apprécier tous les critères agronomiques », indique Jérôme Hary. « On dépasse les logiques de filières, l'agroécologie exige cette prise en compte globale », ajoute Anne Trombini. 

« Et chaque agriculteur est libre d'activer ou de travailler les leviers qu'il souhaite, il n'y a pas de cahier des charges préconçu », souligne Jérôme Hary. Le producteur du Nord, qui pratique le non-labour depuis 25 ans sur son exploitation, a le projet d’implanter 2,5 km de haies cette année et autant l’année prochaine en intra-parcellaire pour limiter l’érosion de ses sols. « J’ai travaillé sur la gestion de la MO et la limitation du travail du sol dès mon installation, en 1998, car nos limons sont sensibles à la battance. Je travaille aussi à la réduction des produits phytos, avec le désherbage localisé. »

Le premier appel à candidatures de Covalo Hauts-de-France a permis de réunir déjà 160 agriculteurs et l'objectif est d'atteindre 1 750 en 2028. Cette coalition pilote va également servir de modèle pour quatre autres, dont le lancement est prévu en 2026 : Normandie/Centre avec Natup, Ouest avec Terrena, Vendée/Deux-Sèvres avec la Cavac et Sud-Ouest avec  Val de Gascogne.

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