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Blé ou colza et légumineuses Les associations d’espèces au banc d’essai

Les bénéfices des mélanges d’espèces sont régulièrement mis en avant mais pour les agriculteurs, les interrogations sont nombreuses sur la faisabilité, les modalités et l’efficacité de ceux-ci. (©Terre-net Média)

Arvalis-Institut du végétal teste les associations d'espèces. Cultures de vente, espèces prairiales ou semis sous couvert : plusieurs possibilités s'offrent au producteur, chacune avec ses atouts et contraintes.

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Les bénéfices des mélanges d’espèces sont régulièrement mis en avant mais pour les agriculteurs, les interrogations sont nombreuses sur la faisabilité, les modalités et l’efficacité de ceux-ci. (©Terre-net Média)

Concernant les associations blé-légumineuses, des essais menés par Arvalis - Institut du végétal, ont montré que « l’association blé-pois ne permet pas de rivaliser avec les performances d’un blé cultivé seul ». Toutefois, elle se révèle intéressante en situation de sous-fertilisation azotée par exemple. L’association est alors plus performante que la culture séparée des deux espèces. Du point de vue de la qualité, pour la céréale en association, un gain significatif de teneur en protéines est observé. « Quand le rendement baisse, la  concentration relative en protéines augmente. » La récolte de l’association reste la phase critique de l'itinéraire. « Il est difficile de produire des lots présentant un niveau d’impuretés compatible avec sa transformation dans les filières aval : l’autoconsommation reste la voie privilégiée de valorisation. »

Besoins réduits en azote

Quant à l’association colza-légumineuse, les essais conduits depuis 2011 montrent que « les légumineuses concurrencent peu le colza à l'automne (sauf le pois dans certaines situations) et permettent une meilleure utilisation de la ressource azotée par la plante (de l’ordre de + 10 à 15 kg d’azote par hectare). Le rendement n'est pas impacté, voire légèrement amélioré, avec des niveaux de fertilisation réduits de 30 kg/ha comparé aux colzas seuls », précise Stéphane Cadoux du Cetiom. Les légumineuses semblent également concurrencer les adventices et limiter les attaques d’insectes, altises et charançons du bourgeon terminal. A condition de bien maîtriser l’implantation et de bien choisir l’espèce de légumineuses pour le couvert.

« La sensibilité de la plante au froid et sa précocité sont des critères importants à prendre en compte dans le choix du couvert en fonction des particularités climatiques de la région pour éviter un rattrapage herbicide si le couvert passe l’hiver. » Le Cetiom poursuit ses essais en se focalisant cette fois sur les apports du couvert pour les cultures suivantes.

De nombreux facteurs à maîtriser

Stéphane Jezequel, ingénieur régional chez Arvalis, évoque les essais de semis sous couvert menés depuis deux ans sur 29 parcelles d’exploitations agricoles. « Le couvert idéal n’existe pas. Il s’agit de trouver celui qui concurrence le moins possible la culture. » Les études se poursuivront en 2015 afin de cerner les espèces et variétés peu concurrentielles, d'élaborer des programmes de désherbages susceptibles de maîtriser le couvert sans le détruire, de maîtriser l’affluence des nuisibles tels que les campagnols, de maintenir le rendement, de gérer l’alimentation azotée et hydrique, l’environnement et de valoriser la biomasse récoltable.

Les mélanges prairiaux présentent des avantages en termes de productivité et de qualité. Les prairies multi-espèces (trois espèces minimum, plusieurs graminées et légumineuses) sont « souvent plus favorables à la production de matière sèche, et relativement avantageuses quant à la production de matières azotées », selon Pascale Pelletier, ingénieure régionale fourrages chez Arvalis.

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