La CGB demande la réintroduction de l'acétamipride
La Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) et l'Association nationale pommes poires (ANPP) ont utilisé mercredi la publication d'un rapport sur les alternatives aux pesticides néonicotinoïdes pour demander la réintroduction de l'un deux, l'acétamipride, interdit en France mais encore autorisé dans l'Union européenne.
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Les deux associations, ainsi que le collectif de producteurs Sauvons les fruits et légumes de France, se félicitent des conclusions de ce rapport de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae) qui prouvent selon eux que les filières pommes, noisettes et betteraves sont dans l'impasse.
Elles appellent le gouvernement à déposer un projet de loi pour permettre aux agriculteurs français d'utiliser les insecticides autorisés ailleurs en Europe, sans citer explicitement l'acétamipride mais en faisant référence côté ANPP à la loi Duplomb, dont l'article 2 prévoyait cette réintroduction avant d'être censuré par le Conseil constitutionnel.
Publié mardi, ce rapport de l'Inrae, commandé en mai par la ministre de l'agriculture, identifie les « filières betterave, pomme, cerise, noisette et figue » comme étant « fragilisées par le manque de solutions opérationnelles et disponibles » à ce stade face aux ravageurs. Il liste les alternatives déjà disponibles ou à l'étude, soulignant l'importance de soutenir ces filières dans l'intervalle.
[CP CGB]
— CGB (@CGB_FR) October 29, 2025
Rapport sur les alternatives à l’usage des néonicotinoïdes : L’INRAE confirme l’analyse de la CGB, qui appelle le gouvernement à déposer immédiatement un projet de loi.
👉Lire le communiqué de presse : https://t.co/HeMUmL6jGr pic.twitter.com/PGG8QzEJWN
L'acétamipride, « un débat politique »
Les experts se gardent néanmoins de se prononcer sur l'acétamipride, « qui est un débat politique » pour le PDG de l'Inrae, Philippe Mauguin. Ce dernier a toutefois souligné lors de la présentation du rapport que la noisette « est celle qui aurait probablement le plus d'arguments pour demander une telle dérogation ».
Concernant la betterave, le rapport note que l'acétamipride pulvérisé sur les feuilles est « un peu moins efficace » que le pesticide (non néonicotinoïde) Movento actuellement autorisé. Ce dernier doit toutefois être retiré vendredi au niveau européen en raison d'une absence de demande de renouvellement par la firme productrice.
L'autre solution à leur disposition est « susceptible de retrait à moyen terme », souligne le rapport, qui précise que d'autres actions comme la prévention et le biocontrôle complètent la panoplie d'outils utilisables.
Après la censure par le Conseil constitutionnel en août, la ministre Annie Genevard avait souligné qu'elle ne laisserait pas les filières menacées « de disparition » sans « solution ». Le ministère a indiqué mercredi à des journalistes étudier « avec attention » les recommandations du rapport.
Laurent Duplomb, sénateur LR et éleveur issu de la FNSEA, a lui indiqué travailler à une nouvelle proposition de loi qui répondrait aux points soulignés par le Conseil constitutionnel.
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