Climat L'UE limite l'usage de terres arables pour les biocarburants
Luxembourg, 13 juin 2014 (AFP) - Les gouvernements de l'Union européenne sont parvenus vendredi à un accord pour plafonner à 7 % la part des biocarburants destinés aux transports afin de limiter l'utilisation des terres arables pour cette production.
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Longtemps présentés comme une alternative au pétrole dans les transports, les agrocarburants sont désormais épinglés en raison de leur impact négatif sur les productions alimentaires et sur la déforestation.
« Les négociations pour parvenir à ce compromis ont eu pour conséquence de réduire nos ambitions, mais mieux vaut cela que ne pas prendre de décision du tout », a commenté le commissaire à l'Energie Günther Oettinger.
« Ce compromis est raisonnable et équilibré. Il n'est pas parfait, mais il est attendu par beaucoup d'acteurs industriels », a souligné de son côté Alexis Dutertre, représentant de la France, au cours du débat organisé lors d'une réunion des ministres européens de l'Energie à Luxembourg.
Deux pays la Belgique et le Portugal ont refusé le compromis, approuvé par tous les autres pays.
Les négociations vont pouvoir s'engager avec le Parlement européen qui s'est prononcé en septembre 2013 pour plafonner à 6 % la part des biocarburants produits à partir de céréales ou de diverses plantes sucrières et oléagineuses. « Ce sera difficile », a estimé le ministre italien Claudio de Vicenti, dont le pays assurera la présidence semestrielle de l'UE à compter du 1er juillet.
L'UE s'est fixé l'objectif de 10 % d'énergies renouvelables pour les transports en 2020. Les biocarburants ont été vus comme la solution et les investissements encouragés, mais leurs effets pervers sur l'agriculture déforestation, disparition de cultures vivrières, augmentation des prix des denrées alimentaires ont contraints l'UE a réviser sa position.
En septembre, le Parlement européen s'était également fixé un objectif de 2,5 % à atteindre pour les « biocarburants avancés », ceux jugés plus vertueux, à base de déchets agricoles et forestiers ou de microalgues.
Les élus souhaitaient aussi que soit pris en compte le changement d'affectation des sols indirect (dit facteur CASI ou ILUC en anglais). C'est le cas lorsque les plantations destinées aux agrocarburants entraînent la destruction de forêts ou de prairies en Amazonie ou en Indonésie, et donc une perte d'écosystèmes captant le dioxyde de carbone (CO2). Le Parlement demandait la prise en compte, à partir de 2020, de ce facteur CASI dans la directive sur la qualité des carburants, afin de distinguer les « bons » des « mauvais » agrocarburants en fonction de leurs émissions de gaz à effet de serre.
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