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La chambre d'agriculture de Lozère placée sous tutelle préfectorale

La chambre d'agriculture de Lozère, théâtre de fortes dissensions entre sa présidente FNSEA et la Coordination rurale (CR) qui conteste sa réélection, a été placée sous tutelle de la préfecture, a-t-on appris mardi de sources concordantes.

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L'élément déclencheur remonte à vendredi, lorsque la CR a refusé de voter le budget 2026 et le budget rectificatif 2025, comme l'ont rapporté à un journaliste de l'AFP la présidente Christine Valentin (FNSEA) et plusieurs élus CR. Cette situation a de facto entraîné la mise sous tutelle de la chambre d'agriculture de Lozère.

« Dans l'immédiat, il s'agit d'achever l'année 2025 en payant les dépenses obligatoires », a expliqué à l'AFP la secrétaire générale de la préfecture, Laure Trotin, appelant à restaurer « un dialogue nécessaire » pour construire « un budget de compromis », faute de quoi le budget 2025 sera reconduit « aussi longtemps que nécessaire ».

Pour justifier son refus de voter les budgets, la Coordination rurale a assuré n'avoir reçu les comptes « que la veille de la session », selon Jean-Luc Boulet, l'un des élus, pour qui « le blocage ne vient pas de la CR » mais de Mme Valentin, qui n'est selon lui « ni légitime, ni majoritaire ».

« Que les blocages cèdent la place à la concertation constructive »

Une allusion aux résultats du scrutin de janvier : dans ce département rural le moins peuplé de France, la CR avait obtenu 13 élus sur 18 dans le collège 1 (exploitants actifs) mais les autres collèges représentants du monde agricole (salariés, retraités, coopératives...) avaient renversé la tendance pour arriver à une égalité parfaite et Christine Valentin avait finalement été élue au bénéfice de l'âge.

Lors d'une manifestation le 12 mars à Mende, une centaine de membres de la CR avaient vivement protesté déjà contre cette situation. La FRSEA Occitanie avait alors dénoncé les « pressions constantes et croissantes » et les « menaces » de la CR.

« J'espère sincèrement que, grâce à l'intelligence collective au sein des élus de la chambre, facilitée par la volonté de transparence démontrée de part et d'autre, le temps des blocages de principe cède enfin la place à la concertation constructive », a affirmé Christine Valentin dans un communiqué mardi.

Lors des élections nationales en janvier, la CR, adepte des actions coups de poing et défendant une ligne à la fois libérale et souverainiste, avait effectué une large percée, bousculant l'hégémonie historique de la FNSEA/JA (jeunes agriculteurs).

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