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Changer ses pratiques sans être pénalisé économiquement : les pistes d’Axa Climate

L'introduction de couverts végétaux permettrait une hausse des rendements du blé de 5 à 10 % à horizon 2050 selon les experts Axa Climate.

Avec le réchauffement climatique, des baisses de rendements se profilent dans les prochaines années si les pratiques agricoles n’évoluent pas. Que faire pour contrecarrer cette tendance ? Et comment inciter les agriculteurs à aller vers la transition agroécologique malgré les coûts et risques que cela engendre ? Axa Climate évoque l’ensemble de ces sujets dans un livre blanc.

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Dans son dernier livre blanc, Axa Climate, filiale du groupe Axa spécialisée dans l’adaptation au changement climatique, met en avant les « Clés de réussite et leviers pour maîtriser les risques économiques de la transition agricole ».

« Sans évolution des pratiques, les rendements du maïs pourraient chuter de - 30 % dans les zones les plus exposées en 2050 », expliquent les experts d’Axa climate. Cela s’explique par des températures extrêmes de plus en plus fréquentes au moment de la floraison : le seuil des 40°C est franchi 13 fois par an depuis 2000 et cela va encore s’amplifier. Pour le blé, les rendements pourraient diminuer de 17 % sans changement des pratiques.

Forts de ces constats, les experts d’Axa Climate ont simulé l’évolution des rendements du blé dans un climat futur (en se basant sur le RCP 4.5) en fonction de l’adoption de nouvelles pratiques.

Combinaison de leviers

« Dans les simulations réalisées, nous sommes partis d’un scénario de pratiques conventionnelles (labour, absence de couverts végétaux, fertilisation exclusivement minérale), puis avons introduit, à partir de 2020, quatre scénarios contrastés : maintien des pratiques conventionnelles ; réduction du travail du sol ; introduction de couverts végétaux (couverts d’hiver et intercultures courtes) ; association de la réduction du travail du sol, de couverts végétaux et de fertilisation organique », explique la filiale du groupe Axa.

Il en ressort que le dernier scénario à savoir la combinaison de trois leviers agroécologiques permettrait d’augmenter les rendements du blé de + 15 à + 20 % en 2050 par rapport au maintien des pratiques conventionnelles. La seule introduction de la réduction de travail du sol conduirait à de légères pertes de rendement (- 2 à - 3 %) et la seule introduction de couverts végétaux à une hausse des rendements de 5 à 10 % notamment lorsqu’il s’agit d‘intercultures courtes ou de mélanges de légumineuses.

Couvrir les coûts et les risques engendrés

Mais aller vers la transition agroécologique représente un coût pour les agriculteurs, difficile à chiffrer car il varie selon les pratiques mises en œuvre mais aussi selon les contextes pédoclimatiques. Cela augmente aussi leur exposition au risque. Ces coûts et ces risques peuvent être relativement courts, car liés à la période de transition, mais aussi plus longs. Pour y faire face, des primes filières permettent par exemple de couvrir les frais engendrés par ces changements. Des dispositifs assurantiels ou des garanties commerciales peuvent aussi se mettre en place pour sécuriser la transition.

« L’assurance de la transition vise à garantir aux agriculteurs qui acceptent de changer leurs pratiques qu’ils ne seront pas pénalisés par rapport à ceux qui ne changent pas. Cela implique de comparer une valeur réalisée (par ex le rendement ou la marge) à une valeur contrefactuelle (quel aurait été le résultat si je n’avais pas changé de pratique ? ) », explique Axa Climate.

Dans le livre blanc, plusieurs exemples de dispositifs expérimentés sur le terrain sont mis en avant. Dans les Pays de la Loire, Axa Climate et la coopérative Cavac ont ainsi mis en place une garantie couvrant le surcoût des couverts végétaux complexes (multi-espèces) souvent plus chers (100 €/ha) que les couverts simples comme de la moutarde (30 €/ha) en cas de mauvaise levée. « Si les conditions météo ne permettent pas leur bon développement (moins de 20 mm de pluie sur 10 jours critiques), l’écart de coût est remboursé à l’agriculteur. Ainsi, il ne supporte le coût supplémentaire que si la culture réussit ; dans le cas contraire, il est remboursé, ce qui l’encourage à adopter des pratiques plus ambitieuses. »

Dans le Centre Val de loire, Axeréal souhaite développer les pois protéagineux, une culture intéressante pour gagner en autonomie protéique, mais soumise à un fort risque de maladie, la bactériose. « En collaboration avec Béssé, Axa Climate a co-construit un produit d’assurance pour couvrir le rendement du pois à la parcelle. Les agriculteurs peuvent ainsi toucher jusqu’à 900 € par hectare. »

« C’est bien la capacité à maintenir une activité rentable, résiliente et pérenne qui déterminera le succès d’une transition agricole à grande échelle », conclut la filiale d’Axa.

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