Notre-Dame des Landes Les opposants à l'aéroport devant le Conseil d'Etat
Paris, 5 nov 2014 (AFP) - Des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ont rendez-vous jeudi au Conseil d'Etat pour tenter d'obtenir l'annulation d'un arrêté préfectoral qui avait ouvert la voie à leur expropriation.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Ils sont 29 particuliers à contester cet arrêté du 11 septembre 2011, par lequel le préfet de Loire-Atlantique déclarait cessibles plusieurs parcelles leur appartenant au profit de la société Aéroports du Grand-Ouest - étape préalable à leur expropriation, intervenue par la voie d'une ordonnance dont ils ont également demandé l'annulation en justice. Ils sont soutenus par trois associations ainsi que par le syndicat local de la Confédération paysanne.
En décembre 2012 et février 2014, la justice administrative a rejeté ces demandes d'annulation, avant que ces particuliers ne s'en remettent au Conseil d'Etat. Jeudi, la plus haute juridiction administrative française examinera uniquement la recevabilité des requêtes, procédure habituelle qui lui permet d'écarter les pourvois qui ne s'appuient sur aucun argument sérieux. Les opposants présenteront de nouveaux arguments, selon Julien Durand, porte-parole de l'Association citoyenne intercommunale des populations concernées par le projet d'aéroport (Acipa). Parmi eux, le fait qu'aucune étude sérieuse des alternatives possibles n'ait jamais été diligentée, explique Erwan Le Moigne, avocat des requérants. Selon lui, au-delà de l'arrêté, la procédure « permet aussi d'attaquer » la déclaration d'utilité publique reconnue par un décret du 9 février 2008. Le Conseil d'Etat avait refusé en 2009 d'annuler ce décret. La procédure d'expropriation a été suspendue au printemps 2012 grâce à un accord politique passé avec les collectivités locales de Loire-Atlantique, le temps que soient purgés tous les recours. Quelques riverains ont accepté de quitter les lieux contre indemnisation mais beaucoup sont restés, dont de nombreux agriculteurs.
« Mon père a 82 ans et habite toujours la maison dans laquelle il est né », explique le coprésident de l'Acipa, Dominique Fresneau. « On n'imagine pas que le Conseil d'Etat déclare ce pourvoi non admissible, car ce serait un déni de justice », considère Me Le Moigne.
L'aéroport, dont la concession a été attribuée au groupe Vinci, devait initialement être mis en service en 2017 pour remplacer l'actuel aéroport de Nantes Atlantique, mais le chantier n'a toujours pas démarré.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :