Ferme des 1.000 vaches Peines allégées pour neuf militants de la Confédération paysanne
Amiens, 16 sept 2015 (AFP) - Neuf militants de la Confédération paysanne condamnés en première instance à des peines d'amende et de prison avec sursis pour avoir endommagé la ferme dite des « 1.000 vaches » près d'Abbeville (Somme), ont vu leurs peines allégées en appel mercredi à Amiens.
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Six d'entre eux, poursuivis pour dégradation, recel et vol, ont été condamnés à des amendes avec sursis, de 300 à 5.000 euros. Trois autres, prévenus pour refus de se soumettre à des tests Adn, ont été dispensés de peine. En première instance, ces six hommes et trois femmes avaient été condamnés en octobre 2014 de peines allant de 300 euros d'amende à 5 mois de prison avec sursis. L'avocat général avait réclamé les mêmes peines lors de l'audience le 17 juin 2015. Après le délibéré mercredi, l'avocate des neuf militants, Laetitia Peyrard, a estimé cette condamnation « bien plus faible que ce qui avait été prononcé en première instance. Mais on avait demandé une relaxe de tout le monde, leur action était légitime. Cela n'a pas été entendu par la Cour d'appel qui a, toutefois, peut-être voulu calmer le jeu en prenant une décision d'apaisement dans un contexte de conflit important ».
Ce jugement constitue une demi-victoire pour l'un des neuf condamnés, Laurent Pinatel, également porte-parole national de la Confédération paysanne. « On a été reconnus coupables, ce n'est quand même pas rien. Mais la justice a aussi fait preuve de clémence », a-t-il souligné. « La Confédération paysanne a toujours revendiqué avoir agi pour arrêter la ferme-usine des 1.000 vaches. On aurait dû être entendus par les juges sur le danger qu'elle fait courir sur l'ensemble de l'alimentation et de l'agriculture française », a-t-il ajouté.
Il a également indiqué vouloir continuer les actions contre la ferme des 1.000 vaches qui « reste dans l'illégalité absolue avec 300 vaches de trop. Si ce n'est pas eux, c'est nous qui viendront les sortir ! ».
José Bové, ancien dirigeant du syndicat agricole et actuel député européen (Eelv), a de son côté fustigé dans un communiqué le « deux poids, deux mesures de la justice », estimant que « cette entreprise aurait dû être purement et simplement fermée ». « La crise agricole que nous traversons souligne le délabrement du modèle productiviste. Je suis particulièrement indigné que ce type d'installation bénéficie de subventions. Les soutiens publics doivent être réorientés pour soutenir une agriculture paysanne, respectueuse de l'environnement, des paysans et des consommateurs », a-t-il dit.
Les militants étaient poursuivis après deux actions coup-de-poing de la Confédération paysanne sur le chantier de la ferme, à Drucat-Le Plessiel, près d'Abbeville (Somme), en septembre 2013 et mai 2014. Cette exploitation bovine était initialement conçue pour 1.000 bêtes. Sa capacité autorisée avait été ramenée à 500 en février 2013 par la préfecture, mais à fin juillet 2015, elle comptait 763 vaches.
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