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Vœux 2016 La Confédération paysanne prône un « nouveau modèle agricole et alimentaire »

Michelle Roux, Christine Riba, Laurent Pinatel et Mikel Hiribarren, veulent mettre la question de l'alimentation au cœur des débats et combats de la Confédération paysanne. (©Terre-net Média)

La crise que traversent les producteurs conforte un peu plus encore la Confédération paysanne dans sa défense d’un « autre modèle agricole et alimentaire ». Le syndicat veut placer la question de l’alimentation au cœur de ses réflexions pour cette année 2016, en impliquant encore davantage le consommateur.

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Michelle Roux, Christine Riba, Laurent Pinatel et Mikel Hiribarren, veulent mettre la question de l'alimentation au cœur des débats et combats de la Confédération paysanne. (©Terre-net Média)

« Lorsque le Gouvernement a annoncé son plan de soutien en septembre dernier, il fallait s'attendre à des réactions. Nous y sommes maintenant. » Pour Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne, la relance à peine quatre mois plus tard des actions syndicales des éleveurs était prévisible. « Notre système agricole, à coup de soutiens insuffisants aux agriculteurs trop endettés et d’aides pour investir toujours plus, est à bout de souffle. »

Pour cette année 2016, la Confédération paysanne ne compte pas renoncer à son combat contre « un modèle agricole qui détruit les paysans ». Laurent Pinatel dénonce un problème de « représentation syndicale », ciblant le syndicalisme majoritaire et son président Xavier Beulin. « Comment peut-il vraiment défendre les paysans alors qu’il invite, sous une autre casquette, tous les politiques à venir inaugurer son énième usine Lesieur ? Et ce n’est pas acceptable d'obtenir un plan de restructuration en automne, et de dire ensuite qu’il faut accompagner les paysans vers la sortie. »

Le syndicat veut, au contraire, défendre une autre politique agricole et alimentaire, favorable au maintien des producteurs, mais aussi favorable aux consommateurs.

Des prix selon les marchés pour le lait

Pour la filière laitière « dont le modèle économique ne tient plus », la Confédération paysanne souhaite scinder les volumes et les prix en fonction des marchés. « Les 90 % de la production nationale, correspondant au marché national et à l’export de produits à plus forte valeur ajoutée, pourraient être payés au prix fort. Les 10 % restants seraient valorisés au prix du marché mondial. Et les surplus seraient soumis à un prix dissuasif, pour éviter toute surproduction. » Assurant avoir proposé l’idée aux transformateurs et distributeurs, le syndicat estime que sa proposition est complémentaire avec celle de la FNPL, qui a élaboré une « charte de valeurs » visant à la responsabilité des acteurs pour revaloriser le prix du lait.

« Il faudra par ailleurs réformer les OP en fédérant les OP verticales par bassin pour enfin limiter l’atomisation des producteurs face aux industriels. »

Le syndicat souhaite aussi avancer sur le plan européen, sur l’instauration d’un tunnel de prix.

Quelle que soit la production, le syndicat veut « revoir le modèle économique des filières au niveau des territoires ». « Pour chaque bassin de consommation, nous avons des unités de transformation mais bientôt plus de producteurs. Nous devons nous servir des moyens de la Pac pour changer cela. »

Le modèle agricole français, surtout orienté vers sa vocation exportatrice, doit être transformé en « politique agricole et alimentaire ». Dans ce sens, le syndicat veut placer le citoyen au centre de ses réflexions.

L'alimentation, colonne vertébrale du combat syndical

« La question de l’alimentation est la colonne vertébrale de notre combat syndical », précise Mikel Hiribarren, membre du bureau national. Tout au long de l’année 2016, le syndicat veut interpeller le consommateur. « Nous organiserons à l’automne des ateliers de concertation avec les citoyens. » Des concertations qui devraient aboutir à des « assises de l’alimentation » que le syndicat souhaite organiser en février 2017. Un rendez-vous qui prendra à coup sûr une forte dimension politique, à quelques semaines de l’élection présidentielle.

En attendant, la Confédération paysanne veut aussi se pencher sur la protection sociale des agriculteurs. Tel sera le thème de sa prochaine assemblée générale prévue les 20 et 21 avril prochains. « Nous militons pour une solidarité nationale forte et non pour la capitalisation de notre sécurité sociale », défend Christine Riba, qui remplace Judith Carmona en tant que secrétaire nationale. Parmi les réflexions du syndicat : la mise en place d’une retraite et d’un salaire universels, d’un montant plus élevé que les actuels minimas sociaux, grâce à une meilleure répartition des cotisations et des prestations.

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