Sucre Médiation à venir entre Tereos et ses betteraviers frondeurs
Le groupe sucrier français Tereos a annoncé, sur suggestion de la présidente de la FNSEA, qu'il souhaitait engager une « médiation » avec trois betteraviers frondeurs exclus de la coopérative parce qu'ils contestaient sa stratégie financière.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
« J'ai échangé ce matin (NDLR : le 29 août) avec Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA qui souhaite un apaisement au plus tôt. Je partage cette volonté d'apaisement et nous allons engager une médiation », a déclaré François Leroux, président du conseil de surveillance du premier groupe sucrier français, au journal spécialisé Le Betteravier français. « Le président du conseil de surveillance de Tereos souhaite engager une médiation », a confirmé à l'AFP un porte-parole du groupe, mercredi soir.
« Christiane Lambert m'a fait part de sa préoccupation relative à l'exclusion de la coopérative des trois planteurs et aux incidences sur les débouchés de leurs betteraves. Je lui ai confirmé que leurs betteraves seraient bien achetées et transformées pour la campagne 2018, a ajouté François Leroux dans le journal, mettant en avant la « bonne volonté » et « l'esprit constructif » du groupe.
Affirmant avoir toujours voulu gérer la coopérative « dans l'intérêt de ses adhérents », il a déploré, de la part des trois betteraviers, également membres du conseil de surveillance de Tereos, de « fausses polémiques dans le seul but de faire de la politique ».
Depuis plusieurs mois, Tereos, une union de coopératives devenue au printemps dernier une coopérative unique, subit les soubresauts d'une profonde crise de gouvernance. Fin juillet, 70 élus (sur 172), représentant 7 500 des 12 000 coopérateurs et cinq usines sucrières du Nord, ont démissionné en bloc pour dénoncer une « gouvernance défaillante » et demander plus de transparence sur la gestion, en mettant en cause l'absence de résultat de la diversification internationale du groupe.
« Tereos est l'entreprise qui a cette année le mieux payé les betteraves », se défend François Leroux, qui estime « très bons » les résultats de la diversification, à l'heure où la betterave en Europe est en crise, sur fond de déprime prolongée des cours du sucre. Il a également fait valoir que les trois coopérateurs ont « pris et porté toutes les décisions stratégiques du groupe depuis 15 ans » avant de « soudainement » renier la conduite de ce dernier.
Mercredi soir, Gilles Bollé, l'un des trois betteraviers frondeurs a indiqué à l'AFP qu'il n'avait « pas de nouvelle » pour l'instant de cette procédure de médiation.
Le groupe Tereos est dirigé par une structure à deux têtes : un conseil de surveillance dirigé par François Leroux et un directoire présidé par Alexis Duval.
Pour accéder à l'ensembles nos offres :