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Le président de la CR veut « faire la peau aux écolos », la justice saisie

Bertrand Venteau au centre de la nouvelle équipe dirigeante de la CR.

Une quinzaine de parlementaires écologistes ont écrit au parquet d'Auch pour dénoncer l'« appel à des violences physiques » que constituent selon eux les propos du nouveau président de la Coordination rurale (CR), Bertrand Venteau, affirmant qu'il « faut faire la peau aux écolos ».

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Dans leur courrier daté de mercredi, évoqué par le quotidien Sud-Ouest et que l'AFP a pu consulter jeudi, les élus, parmi lesquels Guillaume Gontard, président du groupe écologiste au Sénat, et dix députés, estiment que « l'emploi explicite de l'expression "faire la peau", dans un contexte conflictuel et face à un auditoire acquis, constitue un appel à des violences physiques contre des personnes identifiées par leur engagement écologiste ou leurs convictions politiques ».

Interrogé, le parquet d'Auch n'avait pas répondu aux sollicitations de l'AFP jeudi en début de soirée. « Il s'agit de propos inacceptables dans une société démocratique, d'autant plus lorsqu'ils émanent d'un responsable syndical de premier plan », affirment les parlementaires qui demandent à la procureure d'Auch « d'apprécier l'opportunité d'ouvrir une enquête susceptible d'établir les responsabilités pénales de leur auteur ».

Des propos inacceptables selon la ministre de l'agriculture

Lors du congrès de la CR qui s'est tenu mardi et mercredi dans le Gers, l'éleveur de Haute-Vienne Bertrand Venteau a été élu nouveau président. Il a notamment déclaré à cette occasion, sous les applaudissements : « les écolos, la décroissance, veulent nous crever, nous devons leur faire la peau ».

Il avait étayé son propos en lançant : « Il va falloir sortir et combattre les écolos, en les attaquant en justice. Nous devons les combattre (...) Ceux qui veulent notre mort sont partout, nous devons les combattre au quotidien, dans les départements, les régions, jusqu'au ministère ».

L'association France Nature Environnement (FNE) entend de son côté déposer plainte à la suite de ces déclarations, estimant qu'elles « menacent directement les défenseurs et défenseuses de l'environnement », selon un communiqué.

La ministre de l'agriculture, Annie Genevard, a également condamné « la violence de ces propos », qualifiant la déclaration jeudi matin sur France Inter de « profondément choquante et inacceptable ». « Je dis au nouveau président de la Coordination rurale qu'il faut prendre la mesure de son rôle. Un syndicat, c'est un interlocuteur avec lequel il faut pouvoir travailler à résoudre les problèmes », a-t-elle affirmé.

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