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Résultats d’essais Couverts végétaux : les mélanges d’espèces tirent leur épingle du jeu

A l’occasion d’un webinaire du réseau Dephy Ecophyto, Mathilde Rudloff de la chambre d’agriculture des Hautes-Pyrénées est revenue sur les essais mis en place par Arnaud Delas sur son exploitation concernant les mélanges d’espèces en couverts végétaux.

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« En couverts végétaux, la meilleure couverture du sol est assurée par le mélange d’espèces le plus diversifié » : c’est ce qui ressort d’un essai mis en place chez Arnaud Delas, installé dans les Hautes-Pyrénées. « C’est aussi ce mélange qui permet la meilleure restitution d’azote », précise Mathilde Rudloff, ingénieure réseau Dephy de la CA des Hautes-Pyrénées selon les résultats de la méthode Merci.

Cet essai réalisé en 2022 est venu comparer trois types de mélanges :

- Symbiose + Viking + avoine : 10 kg/ha Symbiose (vesce + trèfles) + 2 kg/ha Viking (navette + phacélie + radis fourrager) + 10 kg/ha avoine

- Symbiose + avoine : vesce + trèfles (trèfles incarnat, d’Alexandrie et de Perse) + avoine

- AVT : 25 kg/ha avoine + vesce + trèfle

Modalité (date 03/03/23)

AVT

Symbiose + avoine

Symbiose + Viking + avoine

Biomasse (t MS/ha)

2

1,1

4,1

Captage azote (kg/ha)

55

30

105

Restitution NPK (u/ha)

19-10-65

14-5-35

40-25-155

Convaincu par l’intérêt des mélanges, Arnaud Delas a souhaité affiner le choix des espèces et y intégrer les contraintes climatiques. Il a pour cela mis en place un nouvel essai en 2023, avec 4 modalités différentes :

- La modalité 1 (M1) réunit seigle (50kg/ha), radis chinois (3 kg/ha) et vesce commune (15 kg/ha). Ce sont des espèces capables de germer dans des conditions sèches et chaudes ;

- A l’inverse, pour la modalité 2 (M2), les espèces vont plutôt bien fonctionner en conditions humides : féverole (110 kg/ha), radis fourrager (4 kg/ha) et phacélie (3 kg/ha) ;

- Pour la modalité 3 (M3), on a réuni des espèces capables de lever dans des conditions assez hétérogènes : trèfle incarnat (10kg/ha), vesce commune (10 kg/ha) et navette (10 kg/ha) ;

- Enfin, en base témoin (modalité 4, M4), on garde la féverole pure (130 kg/ha), pratique très répandue sur le territoire.

« Intégrer les contraintes climatiques »

« On constate visuellement que la modalité 2 a très bien répondu, il y a une bonne levée de toutes les espèces, ce qui n’est pas le cas pour tous les mélanges, note Mathilde Rudloff. Il faut rappeler qu’en 2023, les sols étaient très humides et on n’a pas eu de grosses chaleurs pendant la période de levée. »

Pour les modalités 1 et 3 en revanche, les crucifères ont vraiment pris le dessus sur les autres espèces. On considère que ces dernières n’étaient pas dans leur optimum de germination.

D’après les résultats, la biomasse obtenue est assez identique quelque soit le mélange, ce qui remet encore une fois en avant l’intérêt du mélange, en comparaison avec la féverole. En termes de restitution d’azote en revanche, les résultats diffèrent : « ce sont les résultats des modalités 2 et 4 qui ressortent, donc les espèces qui résistent bien aux conditions humides. On a une restitution de 39 u N/ha pour M2 et 42 pour M4 ».

Modalités au 14/02/24

M1

M2

M3

M4

Biomasse (t MS/ha)

3,4

3,4

3,9

2,2

Captage azote (kg/ha)

105

115

115

86

Restitution NPK (u/ha)

32-25-170

39-25-175

33-30-185

42-10-75

Sur le plan économique, « on remarque que c’est la modalité 2, la plus performante en conditions humides, qui a été la plus coûteuse. Mais Arnaud ne perd pas de vue l’investissement à long terme de ces couverts », explique Mathilde Rudloff.

(© Réseau Dephy Ecophyto)

À noter : « dans cet essai, c’est surtout le facteur semences qui fait varier la facture selon les modalités. Les étapes de semis et de destruction sont les mêmes, elles ont été estimées à 76 €/ha pour la première (préparation de sol et semis) et 180 €/ha pour la deuxième (broyage + labour) ».

Mais cela pourra être étudié ultérieurement. L’objectif d’Arnaud Delas et de son groupe Dephy est en effet de « reproduire cet essai sur plusieurs années pour avoir des données dans différents contextes météo, et aussi de faire varier d’autres facteurs concernant l’implantation des couverts notamment. La période de semis pour voir son impact sur la production de biomasse et la restitution d’azote, mais aussi la préparation de sol, l’utilisation du rouleau après le semis, etc.

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