OGM Obsèques de l'agriculteur qui s'était suicidé
Plus de 1.000 personnes selon les participants, 600 selon la gendarmerie, ont rendu hommage jeudi à Girac à l'éleveur-agriculteur du Lot, qui avait semé du maïs transgénique et s'était suicidé dimanche avant un rassemblement anti-OGM près de son exploitation, a constaté un journaliste de l'AFP.
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Après une messe dans la petite église de Girac, qui a accueilli une centaine de personnes, dont la préfète du Lot, Marcelle Pierrot, et le secrétaire général du ministère de l'Agriculture, les obsèques de l'éleveur, Claude Lagorce, ont eu lieu dans l'intimité familiale, alors que le reste de l'assistance s'est rendu dans le champ où il s'était pendu à un arbre. Une quarantaine de gendarmes étaient mobilisés pour prévenir tout éventuel incident dans le village, situé près de Bretenoux, où des slogans contre les anti-OGM de la Confédération paysanne avaient été inscrits sur les routes, avant d'être effacés.
L'éleveur de porcs, âgé de 46 ans, marié et père de quatre enfants, avait téléphoné dimanche matin vers 08h30 à la gendarmerie en annonçant qu'il allait se donner la mort. Un plan de maïs et un tract appelant à une manifestation anti-OGM près de son exploitation avaient été retrouvés au pied de l'arbre où il s'est pendu. Le pique-nique anti-OGM, à proximité des cultures de maïs OGM semé par l'éleveur-agriculteur pour l'alimentation animale, avait été annulé au dernier moment, lorsque les militants anti-OGM avaient appris le décès de l'exploitant.
Après un dépôt de gerbes dans un champ à l'entrée de l'exploitation de l'éleveur, le premier vice-président de la FNSEA, Xavier Beulin, s'exprimant également au nom des Jeunes agriculteurs et des chambres d'agriculture, a dénoncé "les défaillances des pouvoirs publics" sur les OGM. "Même si les éléments connus à ce jour sont insuffisants pour expliquer ce geste, les agriculteurs et la profession agricole lotoise souhaitent réagir face aux défaillances des pouvoirs publics", a-t-il dit. "Nous n'acceptons plus que le travail d'agriculteurs oeuvrant en toute légalité (...) soit dénigré, anéanti par quelques personnes hors-la-loi. Nous réclamons des pouvoirs publics la plus grande fermeté à l'encontre des manifestants qui violent la propriété privée (...). Nous devons être protégés de toute agression de quelque nature qu'elle soit, matérielle, psychologique, etc...", a-t-il ajouté. "Il est urgent après des années de débats scientifiques et politiques que les pouvoirs publics cessent leur hypocrisie et prennent leurs responsabilités", a-t-il encore dit. "Je souhaite de tout mon coeur que le combat que Claude a engagé et que vous soutenez aujourd'hui par votre présence, ne soit pas vain", a pour sa part déclaré le frère de la victime, Jean-Noël Lagorce.
Les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, ont lancé dimanche "un appel commun à l'apaisement et à la dignité à l'intention de tous les acteurs du débat sur les OGM", tout en soulignant que la question des OGM en France ne pourra être tranchée "qu'à l'issue d'un véritable débat de société".
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