Blé Le point sur le risque maladie au 1er février

Comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, les températures n’ont jamais été aussi froides au cours de l’hiver depuis près de 20 ans et côté pluviométrie, cette année reste dans la moyenne en Eure-et-Loir. Nous sommes pratiquement dans le même cas de mesures que pour l’année 1996-1997.

Cumul de pluie et de température du 1er octobre 2008 au 15 janvier 2009

• Simulation pour le piétin

Le développement du piétin verse est favorisé les années douces et humides. En effet, la progression entre les gaines jusqu’à la tige est fonction des sommes de températures reçues entre le stade 1 feuille et le printemps. Il est donc très simple de comprendre cette année que la progression sera très faible. Autre phénomène exceptionnel cette année : la neige et le froid intense. La première inhibe toute sporulation et contamination du champignon et l’effet mécanique du froid peut dans certaines situations limiter la progression du champignon par le décollement des gaines les unes des autres.

Comme le montre la modélisation réalisée avec les données météo d’Eure-et-Loir au 20 janvier, la courbe de cette année (rose) est au niveau de celle de 1996 (verte) comparée à une année à fort développement comme 2001 (rouge). En 1996, les traitements n’avaient pas trouvé de rentabilité. Même avec des conditions favorables au cours du printemps, le risque de développement reste pour cette année très limité. La modélisation confirmera la décision. (à ce titre, consulter le modèle piétin en cliquant ICI.)

• Simulation pour les rouilles

Le développement des rouilles est très dépendant des cumuls de températures au cours de l’hiver. Cette année, la valeur est très basse puisqu’au 1er février, le cumul moyen sur la France est de 419°C alors qu’il était à la même époque en 2007 (année très favorable à l’explosion de la rouille au printemps) de 848°C.

Le risque devient très important au printemps quand le cumul dépasse 1200°C au 1er mars. En 2007, la valeur moyenne pour la France était de 1164°C ; cette année elle devrait être de 848°C. On peut aujourd’hui prévoir que le risque rouille sera pratiquement nul sur une très grande partie de la France comme c’était le cas au printemps 1996.

La carte ci-dessous permet de matérialiser les zones à risques en rouge et orange. Elle a été établie en prenant les températures moyennes d’ici le 31 mars. Bien sûr, il sera nécessaire de refaire le point d’ici quelques semaines mais dès à présent le nord de la France et l’est ont un risque pratiquement nul.

Somme de températures prévisionnelle pour cette année au 1er avril 2009

La carte ci-dessous représente le risque au 1er avril 2007, les zones à risque très faibles ne représentaient aucun département contrairement à cette année.

Somme de températures prévisionnelle pour cette année au 1er avril 2007

Sur le graphique ci-dessous, on peut voir la courbe bleu qui est la modélisation de la rouille brune en Eure-et-Loir pour un semis du 10 octobre 2008, elle est identique à la verte qui est celle de 1996. Dans les 2 situations, le seuil d’explosion ne sera jamais dépassé. Le risque de voir la rouille cette année est donc nul, si les conditions météo à venir restent normales. Contrairement à la courbe orange qui représentait l’année 2007, le seuil avait était dépassé début mai.