Le marché foncier en Europe et aux Etats Unis La hausse du prix des terres a accentué les disparités entre pays

Des prix corrélés à l'ouverture du marché foncier et à la rentabilité des activités agricoles. (© Terre-net Média)

Selon une étude réalisée par la Fnsafer et la Scafer à l’occasion de la conférence portant sur le marché foncier rural en 2008 le 19 mai 2009, le prix de l’hectare de terre est proche de 35.000 euros aux Pays Bas contre moins de 4.000 euros aux Etats Unis.

Les neuf pays étudiés par la Safer ont connu une forte progression du prix de l’hectare de terre depuis les années 1995 et surtout depuis 2000. Cette évolution est bien sûr à mettre sur le compte de tendances lourdes observées sur toute la planète à savoir la croissance démographique, la hausse de la demande en produits agricoles carnés et la croissance du pouvoir d’achat des pays émergents. A prendre aussi en considération, les facteurs propres aux marchés intérieurs de chaque pays. Les prix du foncier restent cependant les plus faibles en Finlande, en France et aux Etats-Unis.

Europe du Nord
Aux Pays-Bas, le prix de la terre est multiplié par deux entre 1995 et 2002. Une baisse de 25% est ensuite enregistrée, avant une nouvelle période de hausse à partir de 2005. Un hectare de terre agricole vaut 35.000 euros en 2007. Il s’agit du prix le plus élevé parmi les pays étudiés.

L’Angleterre connaît une évolution similaire à celle des Pays-Bas. Les prix ont plus que doublé entre 1995 et 2001, se replient de 13% puis repartent à la hausse à partir de 2003. Au Danemark, la progression des prix est continue et ne marque pas de repli en 2002. Au contraire, les prix doublent entre 2002 et 2007, après une progression de 70% entre 1995 et 2002.

Nombre d'années en Rba pour acquérir un hectare de terre. (© Scafer-Fnsafer)

Ces deux pays, dont le niveau de prix était autour de 6.500 euros/ha en 1990, ont vu leur prix plus que tripler entre 1993 et 2007 et sont désormais les plus chers après les Pays-Bas.

La Finlande, après un recul de 60% entre 1990 et 1993, connaît une progression continue du prix. Un hectare vaut ainsi 6.200 euros en 2007, soit deux fois plus qu’en 1993.
Allemagne

En Allemagne, en pondérant les prix moyens à l’hectare des anciens et des nouveaux Länder par leur surface agricole respective, on constate que le prix moyen national a peu évolué entre 1995 et 2007: il est resté compris entre 12.000 et 12.800 euros/ha. En 2007, un hectare vaut ainsi 12.200 euros en moyenne, sachant que son prix est de l’ordre de 16.000 euros à l’ouest et de 4.000 euros à l’est.
L’Allemagne a connu une forte croissance de son marché foncier en raison du faible nombre de transaction et de la faible offre de terre. Seul 0,5% des terres sont vendues chaque année contre 1,3% en France.

Europe du Sud
Alors qu’en 1993, un hectare vaut 3 800 euros en France comme en Espagne, la progression est différente dans les deux pays. Ainsi, le prix moyen français est multiplié par 1,7 entre 1993 et 2007, alors que le prix espagnol est multiplié par 2,6 pendant la même période, atteignant respectivement 6.500 et 11.000 euros/ha.

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En Italie, où un hectare valait déjà 11.100 euros en 1993, la hausse des prix est la plus faible des pays étudiés. En 2007, un hectare vaut 16.300 euros, soit 1,4 fois plus qu’en 1993.

Montant du Rba/ha (© Scafer-Fnsafer)

Etats-Unis
L’évolution des prix aux Etats-Unis est comparable à celle observée dans les pays du nord de l’Europe. Après une augmentation de 107% entre 1995 et 2002, le prix d’un hectare perd 15% entre 2002 et 2004. Ce recul s’explique en réalité par la baisse du dollar par rapport à l’euro. L’analyse de l’évolution des prix en dollars montre en effet que la progression est continue depuis 1990. L’année 2004 marque le début d’une accélération de la hausse des prix en dollars, mais aussi en euros courants après conversion, confortée en 2007 par l’adoption des mesures de développement des biocarburants. La hausse des prix est de 44% entre 2004 et 2007 (+60% en dollars). L’année 2008 serait marquée par fléchissement en raison du fort endettement des exploitations et de la chêreté des intrants, ce qui réduit d’autant la rentabilité de l’activité agricole.