En direct du Sima 2011 - Tcs Jacky Chauvin (agriculteur) : « Je reprends la main sur mes parcelles. »
Pour Jacky Chauvin, passé aux Tcs, il est urgent de remettre en question des pratiques trop dépendantes de la ressource pétrole. Sur le Sima, il témoigne ainsi de son passage aux Tcs l’obligeant à un retour dans ses parcelles, à une reprise en main de ses interventions, à un certain laisser faire vis-à-vis d’une régulation naturelle… pour sa plus grande satisfaction personnelle.
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Jacky Chauvin, agriculteur dans le Maine-et-Loire, témoignait à l’occasion du Sima 2011, de son passage aux Tcs (techniques culturales simplifiées), en accord avec l’idée d’une agriculture écologiquement intensive. La première des règles, selon l’agriculteur, consiste à changer de niveau de réflexion en passant de la culture à celui de la rotation. Ensuite entre deux cultures, les engrais verts, surtout les légumineuses, participent à cultiver et à nourrir son sol.
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« La mise en œuvre de ses grands principes permet d’entrer dans un cercle vertueux et de diminuer les volumes d’intrants. Et je réussis aujourd’hui mes semis directs sous couverts. » Jacky Chauvin obtient des rendements équivalents à ceux de systèmes plus gourmands en chimie avec des coûts moindres. Il avoue cependant que la moindre erreur peut coûter cher. « Mais au final, les économies d’intrants sont là pour compenser ce risque, ce qui assure la viabilité d’un tel système. »
Zéro fongicide en 2010
Concrètement, il se félicite de n’avoir pas utilisé de fongicides l’année dernière. « Par contre, pour atteindre ce résultat, une visite hebdomadaire dans les parcelles s’impose. Cela demande une surveillance accrue. » Quant à l’insecticide, ses colzas en ont reçu un et la luzerne un ou deux. « On n’y arrive pas la première année, prévient-il. Et aujourd’hui, j’accepte quelques rangs abîmés. Je prends le temps d’observer mes parcelles et mon sol. Si j’observe des pucerons, je leur laisse les premiers rangs car les coccinelles ne mettent pas longtemps à arriver. » Au bout de trois ans, peut-être quatre ou cinq, Jacky Chauvin a « récupéré » son sol. « Je reprends les choses en main, je décide mes interventions. Il s’agit d’une vraie satisfaction personnelle. »
Se remettre en question maintenant
Selon lui, les systèmes en rotations courtes sont voués à l’échec. « Ils devront subir les invasions d’adventices, alors que les engrais verts créent une rupture salutaire au sein de la rotation. » Toutes les cultures ont leur importance dans une rotation, au-delà de l’aspect économique. « Même si une culture n’est pas rentable, elle a son utilité dans ma rotation. » Il conseille d’ailleurs de faire ses calculs au niveau de la rotation et non plus à la culture. « Il faut se remettre en question aujourd’hui. Si dans cinq ans, le prix du pétrole flambe, tous se mettront au semis direct sans avoir préparé leur sol, pour un résultat catastrophique. »
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