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Impact de la sécheresse Les cultures exposées et en sols superficiels à la peine, pour les autres ça peut encore passer…

Dans la lettre Arvalis-infos.fr du 26 mai, Philippe Gate d’Arvalis-Institut du végétal dresse le panorama des différentes situations générées par le manque d’eau pour les céréales à paille. Entre sols superficiels et sols secs, et précocité des cultures, le rendement se trouve plus ou moins entamé.

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La précocité de l’année pourrait
limiter l’impact du manque d'eau.
(© Terre-net Média)

Philippe Gate d’Arvalis-Institut du végétal rappelle, dans la lettre Arvalis-infos.fr du 26 mai, que « parce qu’elle intervient durant la phase de montaison des céréales à paille, très sensible au manque d’eau, la sécheresse actuelle va avoir des conséquences sur le rendement ». Les cultures des sols superficiels seraient particulièrement touchées.

Le déficit hydrique cumulé entre le stade 2 nœuds et l’épiaison constitue un indicateur des pertes de grains/m2. « Un déficit de 0 à 20 mm entraîne une perte de grains de l’ordre de 2 %, et lorsqu’il atteint 80 à 100 mm, la perte tourne autour de 35 %. » Dans les sols superficiels où la réserve utile est inférieure à 80 mm, le déficit s’amplifie et, dans la grande majorité des cas, à la date du 22 mai, il dépasse ceux observés en 1976 et 2003. « Le niveau du déficit montre le caractère exceptionnel de l’intensité de la sécheresse pour ces sols à faibles réserves en eau. »

Des régions, peu habituées aux déficits, également touchées

Dans les sols profonds avec une réserve utile égale à 150 mm, Philippe Gate rapproche cette campagne des deux précédentes avec des déficits moins sévères. « Ils sont toutefois visibles dans des régions où ils sont en général très rares, comme le Nord-Pas-de-Calais (50 mm contre 30 en 2003) ou le Nord de la Picardie (60 mm contre 40 en 2003). Dans un certain nombre de régions (Alsace, Ile-de- France, Pays de la Loire, Poitou-Charentes, Centre, Auvergne, et Rhône-Alpes), le déficit dépasse 60 mm. »

Des pénalités probablement un peu surestimées


(© Arvalis-Institut du végétal)

Le spécialiste souhaite cependant préciser que « ces comparaisons sont faites à dates égales et l’évaluation de l’impact sur la culture doit prendre en compte la précocité de l’année ». 1976 était nettement plus tardive, de l’ordre de 15 à 20 jours de retard à l’épiaison par rapport à 2011. « Autrement dit, l’intervalle de temps à parcourir jusqu’à la maturité est cette année plus faible, ce qui signifie que la comparaison à date égale tend à surestimer les pénalités, en particulier par rapport à 1976. De plus, les variétés ont évolué. Leur capacité de résistance au stress hydrique devrait dépasser celle des variétés antérieures. Enfin, cette sécheresse s’est déroulée le plus souvent avec des températures nocturnes fraîches, offrant des possibilités de compensation. »  

Des potentiels plus ou moins entamés

Les premières valeurs de biomasse à la floraison le confirment. « Dans les situations les plus pénalisées (sols superficiels des régions les plus exposées au manque d’eau : petites terres des Charentes, sols de gravier du Rhône…), les biomasses à la floraison se situent autour de 6 t/ha, comme en 2003, avec souvent un peu moins de 300 épis/m2 (la normale étant autour de 12 t/ha et 550 épis). En sol moyennement profond, elles se situent à 7,5 t/ha et dépassent 10 t/ha en sols plus profonds (Poitou-Charentes, Pays de la Loire). Dans les régions moins exposées à la sécheresse et en sol profond, les biomasses sont très proches des valeurs normales (12-13 t/ha pour des variétés demi-précoces). »

A condition que la sécheresse et la carence en azote ne soient pas trop sévères, une compensation partielle par le nombre de grains par épi pourrait donc s’opérer, en priorité dans les sols assez profonds. « Les régions les plus touchées par la sécheresse avec les sols les plus superficiels seront clairement pénalisées », conclut Philippe Gate. Il ajoute cependant que « les situations plus favorables en sol profond peuvent encore, en cas de retour très rapide à une situation climatique plus « normale », approcher les rendements pluriannuels ».

La montaison : une phase délicate
C’est durant la montaison (entre le stade épi à 1cm et la floraison) que le nombre d’épis et le nombre de grains se mettent en place. Cette phase est d’autant plus sensible que le manque de pluies peut également se traduire par des carences induites en azote. Les conséquences sont une régression des talles (moins d’épis) et dans le cas d’une sécheresse marquée, des épis moins fertiles.

 

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