Conjoncture des marchés fonciers L’évolution des prix des terres aux Pays-Bas

(© Safer)

Entre 1995 et 2002, le prix de la terre a été multiplié par 2 aux Pays-Bas. En 2003, l’arrêt d’un programme gouvernemental de conservation de la nature a réduit la concurrence sur les terres agricoles. Le gouvernement achetait en effet une part importante de terres agricoles chaque année. Cette décision est intervenue au moment de la réforme de la Pac et dans un contexte de mauvaises années agricoles (2002- 2004). Le prix de la terre a alors connu un plongeon, avant de repartir ensuite à la hausse.

En 2009, le prix des terres gagne 15 % (47.100 euros/ha), après avoir déjà augmenté de 17 % en 2008. Par rapport au creux de 2005, la hausse atteint à présent 56 %, malgré la baisse de la Vac/ha (1) de 12 % en 2008 et de 8 % en 2009. Le démantèlement progressif des quotas laitiers – détachés du foncier – devant aboutir à leur suppression totale d’ici 2015, explique cette tendance haussière.

Plus la date programmée de disparition des quotas approche, plus leur valeur diminue, alors qu’à l’inverse celle des terres augmente. Les agriculteurs souhaitant, à terme, augmenter leur production laitière peuvent en effet le faire en acquérant de nouvelles surfaces, même dépourvues de quotas aujourd’hui.

On assiste à l’inverse de ce qui s’était passé en 1984 lors de l’introduction des quotas en France. Le prix des terres avec quotas s’était relativement maintenu alors que la valeur des terres sans quotas avait plongé. Ces fluctuations s’expliquaient par des Vac/ha dégagées par la production laitière plus fortes que celles dégagées par la production de viande bovine ou par la céréaliculture.

Pour en savoir plus : Nous publions actuellement une série d’articles portant sur les marchés fonciers agricoles en Europe et aux Etats-Unis

(1) Vac/ha ; valeur ajoutée + subventions - taxes