L'actu d'Arvalis Désherbage de rattrapage du blé tendre : vérifiez les délais avant récolte

Ces ultimes traitements doivent être adaptés à la flore adventice présente dans la parcelle. Voici quelques repères pour aider la prise de décision.

Vis-à-vis des graminées

Au-delà du stade 2 nœuds, les applications d’antigraminées donnent des résultats aléatoires. Au mieux, les adventices seront bloquées temporairement, sans les empêcher pour autant de monter à graine. Seule la folle avoine peut être bien maîtrisée au-delà de 2 nœuds et avant la dernière feuille étalée du blé, avec des spécialités à base de clodinafop (Celio, Agdis 100, Brocar 240) ou fenoxaprop (Fenova Super, Puma LS, mais attention au délai avant récolte de 75 jours !) ou de pinoxaden (Axial Pratic ou Traxos Pratic).

Contre le chiendent, après 2 nœuds, il n’existe pas de solution efficace. Jusqu’à 1-2 nœuds, il est possible d’intervenir avec du Monitor + adjuvant (25 g + mouillant).

Pour le chiendent et le liseron (et le chardon dans une moindre mesure), il est possible d'utiliser certaines solutions à base de glyphosate avant la récolte. Les meilleurs résultats sont généralement obtenus pour des applications entre 14 et 7 jours avant récolte.

Vis-à-vis des dicotylédones

La plupart des dicotylédones annuelles restées dans les cultures depuis l’hiver, comme les véroniques ou les pensées, sont à des stades trop développés pour être détruites facilement, surtout si aucun herbicide n’a été appliqué auparavant. A ce stade, leur nuisibilité est essentiellement indirecte (semences pour les cultures suivantes), la nuisibilité directe s’étant déjà exprimée. Il est inutile de les cibler, sauf pour les parcelles où ces adventices sont à un stade jeune.

Les gaillets doivent en revanche être contrôlés, leur nuisibilité directe étant encore trop élevée. A des stades développés, il est préférable de choisir des produits à base de fluroxypyr qui seront plus efficaces sur plantes développées que des spécialités à base de sulfonylurées. Ils apporteront également une efficacité correcte sur les renouées.

Les levées de renouées peuvent être traitées jusqu’au stade deux nœuds des céréales avec des produits à base d’hormones (ex : Diptyl ou Cepedic MP, à base de dicamba). Passer le stade 2 nœuds, seul un traitement à base de fluroxypyr est encore possible. C'est également une hormone mais plus sélective. Pour les autres « hormones », les risques de phytotoxicité graves comme la stérilité des épis sont réels.

Vis-à-vis des vivaces

Les chardons peuvent être traités avec des spécialités à base d’hormones ou de sulfonylurées (metsulfuron par exemple). Attention, une partie des spécialités contenant du clopyralid ne sont plus utilisables au-delà de 2 nœuds (Bofix et Chardex sur céréales de printemps).

Les spécialités à base de metsulfuron-méthyl type Allié Max SX, Allié Star SX, Allié Duo SX, Nicanor, Ergon, Karal WG, etc., sont applicables jusqu’à dernière feuille étalée de la céréale. 

Concrètement, le chardon devra être visé au plus tard à 2 nœuds avec Chardex, Bofix, Lonpar, ou 2,4 D + Mcpa. Au-delà, seules les sulfonylurées et le Chardex sur céréales d’hiver sont autorisés. 

Attention, il existe de nombreuses restrictions du nombre d’application pour les produits à base de sulfonylurées antidicotylédones dont le metsulfuron (se renseigner si une spécialité à base de metsulfuron a déjà été appliquée durant la campagne).

Contre les rumex, le plus efficace est d’intervenir au stade cigare (hampe florale enroulée dans les feuilles). Si les hormones (Ariane, Bofix) sont efficaces, le stade d’intervention avant 1-2 nœuds de la céréale est souvent un peu trop précoce avec des rumex insuffisamment développés (15-20 cm). En cas d’infestation importante, il est préférable d’utiliser des produits à base de fluroxypyr ou des sulfonylurées à base de metsulfuron applicables jusqu’à dernière feuille étalée, ou du Chardex si on traite des céréales d’hiver.