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Saint-Brieuc Les éleveurs en colère déposent leurs bottes devant la préfecture

Saint-Brieuc, 17 déc 2015 (AFP) - Une centaine d'éleveurs, toutes productions confondues, ont manifesté jeudi après-midi à Saint-Brieuc pour protester contre des cours trop bas en déposant symboliquement leurs bottes de travail devant la préfecture

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« Quand les agriculteurs posent leurs bottes, comme nous le faisons, c'est vraiment qu'ils n'en peuvent plus et qu'il est grand temps de faire quelque chose pour nous », a souligné, lors d'une prise de parole, Patrick Fauvel, vice-président de la FDSEA des Côtes-d'Armor. « Actuellement, 10 % des éleveurs sont en train de cesser leur activité et 25 % sont dans le rouge », a-t-il ajouté, à propos des producteurs de porcs. « Nous risquons de perdre environ un tiers de la production porcine et ce ne sera pas sans incidence sur l'emploi de notre région », a-t-il souligné.

Le prix du porc a atteint jeudi, au marché au cadran de Plérin Côtes-d'Armor), qui sert de référence au plan national, 1,068 euro/kg, contre 1,40 euro/kg réclamé par les éleveurs. Ce prix, négocié en juin par le gouvernement avec l'ensemble de la filière, a été dénoncé une fois atteint en août par deux industriels de la viande, la coopérative Cooperl et le groupe Bigard, et finalement abandonné.

Le responsable syndical a également lancé un appel aux consommateurs, en leur demandant d'« acheter français », en particulier lors de fêtes de fin d'année, « un choix simple, mais essentiel, avec des produits garantis "origine France" ». Parallèlement, le syndicat a mis en garde dans un communiqué la grande distribution, avec laquelle s'ouvrent les négociations commerciales annuelles, jusqu'à fin février.

Le syndicat réclame notamment l'arrêt des importations de produits laitiers, la mise en avant du logo « viande de France » pour la viande bovine et, pour le porc, « la mise en œuvre immédiate du fonds structurel annoncé en septembre ». La FDSEA demande « la définition d'un cadre légal pour rendre obligatoire la mention de l'origine des matières premières sur l'ensemble des produits frais et transformés », ainsi que « l'accélération des aides d'urgence » prévues. « La trêve sera courte », avertit le syndicat, qui « ne peut se résigner à laisser sacrifier des éleveurs, faute d'une volonté des acteurs politiques et économiques français. »

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