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Annonces de Valls sur la crise agricole José Bové : « C'est reculer pour mieux sauter »

Paris, 18 fév 2016 (AFP) - L'eurodéputé écologiste José Bové a accusé Manuel Valls de « reculer pour mieux sauter » jeudi après l'annonce du Premier ministre de baisses et de reports de charges pour les agriculteurs, qui ne « règle pas le problème au fond » de la crise agricole selon lui.

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« C'est une fois de plus une petite avancée mais à très très court terme, parce que ça ne règle pas le problème au fond », a déclaré José Bové sur France Inter.

Manuel Valls a annoncé mercredi une baisse de sept points des cotisations sociales de tous les agriculteurs ainsi qu'une « année blanche sociale » pour les agriculteurs ayant dégagé de très faibles revenus en 2015. « En gros, on va reporter les cotisations sociales d'une année, ce qui ne veut pas dire qu'elles seront effacées, (...) donc en réalité c'est reculer pour mieux sauter », a-t-il expliqué. « Quand il annonce uniquement les baisses de cotisations, il ne rend pas service au ministère de l'agriculture parce que ce n'est pas ce qu'attendent les paysans », a dénoncé José Bové.

« Stéphane Le Foll connaît les dossiers agricoles mais il est pieds et poings liés », a regretté José Bové à propos du ministre de l'agriculture qu'il a connu en commission au Parlement européen. « A lui d'assumer et de faire un rapport de force avec le Premier ministre et dire à François Hollande qu'on ne peut pas sacrifier comme ça l'agriculture ».

Appelant à aller dans le « fond des sujets », comme le fait que les cours actuels soient insuffisants par rapport aux « coûts de production » des agriculteurs, José Bové a demandé à entamer un « bras de fer avec Bruxelles ». « C'est quand même marrant de se dire que sur l'agriculture, on se couche devant la commission mais que quand c'est monsieur Cameron qui vient à Bruxelles, lui on lui déroule le tapis rouge », a ironisé le député européen. « Est-ce que les paysans ne valent pas autant que monsieur Cameron ? Moi je dis oui », a-t-il ajouté.

José Bové a aussi annoncé qu'il ne se rendrait pas au Salon de l'agriculture qui doit se dérouler du 27 février au 6 mars à Paris, trouvant cela « indécent ». « Je n'y mettrai pas les pieds », a-t-il affirmé. « Je trouve que ce n'est pas correct d'être là pour regarder ces belles choses et en même temps de voir les paysans crever à l'autre bout de la France. »

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