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Crise agricole Un coaching sur mesure pour sortir l'exploitation de l'impasse

Pour résoudre ses problèmes, l'important est d'échanger. (© Watier-Visuel)

Dans le département du Rhône, la Chambre d’agriculture a mis en place un coaching stratégique pour aiguiller les agriculteurs dans leur projet d’exploitation. Un service à la carte pour identifier les problèmes et en balayer tous les aspects. À la clé : des solutions pour résoudre les difficultés et progresser dans une ambiance plus sereine.

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Pour résoudre ses problèmes, l'important est d'échanger. (© Watier-Visuel)
 

Vous avez beau tourner les chiffres dans tous les sens, avoir simulé différents scénarios... : impossible de sortir l’exploitation de l’impasse économique et/ou technique dans laquelle elle est plongée, à moins de faire le dos rond et d’attendre des jours meilleurs... Et si la clé n’était pas dans les données comptables ou la conduite technique de la ferme ?

Depuis deux ans, la Chambre d’agriculture du Rhône propose aux agriculteurs un service à la carte pour les aiguiller dans les orientations à donner à leur entreprise. « Je les accompagne individuellement ou en groupe pour faire évoluer leurs structures, lever les freins au changement et les aider à sortir de la situation difficile dans laquelle ils se trouvent, explique Lydie Constant, en charge de ce coaching stratégique.

Ingénieur en agriculture, la conseillère a étoffé ses compétences progressivement avec des formations diplômantes en psychologie, mais aussi en analyse transactionnelle, en communication non-violente et en programmation neuro-linguistique, le tout complété par une certification en coaching. Dans le cadre de cet accompagnement stratégique, elle propose aux exploitants un ou plusieurs entretiens de deux à trois heures, selon les besoins. « Cela doit permettre d’identifier les verrous qui les empêchent d’avancer pour, ensuite, trouver la solution ensemble », décrit-elle.

« Il s'agit d'identifier les verrous
qui empêchent les exploitants
d'avancer », insiste Lydie Constant
de la Chambre d'agriculture du Rhône.
(© Lydie Constant)

Ne pas rester seul face à ses décisions

Pour la jeune femme, le conseil apporté aux producteurs est bien trop fragmenté. « Ces derniers bénéficient à la fois des préconisations de leur banquier, de leur comptable, de leur technicien de coopérative... Mais au final, ils se retrouvent souvent seuls, ou avec leurs associés, pour prendre les décisions. » Pourtant, ils ont plus que jamais besoin d’un "aiguilleur", les aidant à garder "un fil rouge" cohérent à chaque choix stratégique pour leur ferme, en libérant la parole des agriculteurs, en abordant leur exploitation et leurs problèmes sous tous les angles : technique, économique, social, familial, organisationnel, etc.

Depuis que cette toute nouvelle forme de conseil existe, Lydie Constant a suivi plus de 200 exploitants. « Beaucoup viennent d’eux-mêmes. Ce sont souvent des producteurs à la pointe techniquement, qui savent qu’ils doivent être conseillés pour mener à bien leurs divers projets. Ceux qui sont victimes de la conjoncture économique défavorable de leur filière me sollicitent davantage sur recommandation d’un autre conseiller. L’expérience montre que les premiers résultats sont obtenus au bout de trois entretiens. »

« CE COACHING A TOUT DÉBLOQUÉ »

Pour Laurent Delatouche, ce coaching a tout débloqué. Contraint d’arrêter son atelier avicole pour des raisons sanitaires, ce polyculteur-éleveur était "plombé", ne voyant pas comment sauver sa structure. « Ça me pesait sur l’estomac et la tête », se souvient-il. Après quelques rendez-vous, l’agriculteur se sent "regonflé". Aidé par la conseillère, il a réussi à se poser les bonnes questions pour bâtir un nouveau projet. Un autre producteur finit par trouver la solution à ses problèmes. « À l'issue d'un entretien de trois heures, il m'a expliqué que sa décision − une réorientation d'un investissement − lui avait fait gagner 40 000 €. »

« Je me demandais comment développer mon exploitation de manière durable, témoigne par ailleurs un éleveur, élu à la Chambre d’agriculture du Rhône. C’est pire que de s’interroger sur les marchés et les prix. » « Ce ne sont pas les chiffres qui font évoluer la situation. D’autant que chez nous, il est impossible de calculer les temps de travaux et les coûts de production par espèce. »

« Suite aux entretiens, je me suis mis d’accord avec mon associé sur les investissements à venir : ils doivent améliorer nos conditions et notre temps de travail, et nous inciter à déléguer plus facilement. C’est un début pour y voir plus clair et investir à bon escient. »

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