Moutarde La moutarde en Bourgogne-Franche-Comté : « une filière structurée »
La culture de la moutarde occupe aujourd’hui 5 500 hectares de la SAU bourguignonne après avoir quasiment disparu dans les années 1980. La forte structuration de la filière autour de deux associations rassemblant la recherche, les producteurs, les organismes stockeurs, les industriels et les institutions a permis ce renouveau.
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Devenue quasiment inexistante à la fin des années 80 en Bourgogne, la culture de la moutarde connaît une relance dès les années 90 avec une « restructuration de la filière dans les années 90 », selon Agreste Bourgogne-Franche-Comté, via les « essais de semis menés pour des travaux universitaires ». Les années 2000 marquent un véritable tournant pour cette production, notamment grâce à la mise en place de contrats territoriaux d'exploitation (CTE) en 1999, permettant de « compenser les surcoûts de production et d’inciter les agriculteurs à cultiver de la moutarde (alors non aidée par la Pac). La mise en place des droits de paiement unique (DPU) et la fermeture d’une sucrerie en Côte d’Or ont également contribué à l’essor de la culture de moutarde.
Les surfaces doublent quasiment en l’espace d’un an et se stabilisent dès la campagne 2009-2010 autour de 5 500 hectares. Sur les cinq dernières années, 7 800 tonnes de graines de moutarde ont été produites en moyenne annuelle. Au total, 6 000 hectares ont été dédiés à cette culture en 2016-2017 en Bourgogne avec un rendement moyen de 19 quintaux à l’hectare : « la production a alors atteint son point le plus haut avec plus de 11 400 tonnes ».
« La spécificité de cette culture : sa très forte intégration ».
La filière s’articule en Bourgogne autour de l’AMB (Association moutarde de Bourgogne), regroupant « l’ensemble des acteurs, à savoir les industriels, les institutions, les organismes stockeurs, la recherche et les producteurs. C’est dans cette instance que sont décidés les grands axes de la conduite de la filière ».
Autre structure d’encadrement : l’APGMB (Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne). Elle « gère la filière du point de vue de la production de graines, du semis au silo ». « Cette organisation n’a pas seulement pour but de satisfaire la reprise de la production, mais également, pour les industriels, de se protéger des fluctuations du prix de la graine au niveau international. Il n’y a pas de cours réglementaire, son prix est donc volatil. La graine de moutarde provenant du Canada à hauteur de 70 %, le fait de produire une partie des graines en Bourgogne permet d’une part d’anticiper toute variation du prix ou cours du dollar, et d’autre part, de se protéger d’un risque de rupture d’approvisionnement des importations. »
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