Les immatriculations de tracteurs au plus bas depuis 10 ans en Europe
Avec la baisse généralisée des revenus agricoles, l’heure n’est pas à l’achat de machines rutilantes sur le Vieux Continent. Dans ce contexte, les plus grosses puissances tirent paradoxalement leur épingle du jeu.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Les immatriculations de tracteurs agricoles ont diminué de 8,1 % en Europe par rapport à 2023. Avec 144 000 machines (dont 18 % de moins de 50 ch), elles se situent à leur plus bas niveau depuis 2014, selon les derniers chiffres publiés par le Cema, le syndicat européen des constructeurs de machines agricoles. Les deux principaux marchés, la France et l’Allemagne, sont particulièrement touchés, avec des baisses respectives de – 5 % et – 4 %.
La tendance se confirme. Après un pic en 2021, les immatriculations ont chuté depuis de 20 % en 3 ans. Seuls quelques pays ont connu une hausse en 2024 : l’Espagne et le Portugal, où l’amélioration des conditions météorologiques a permis un redressement du marché, la Grèce et la Belgique.
Pas de revenus, pas de tracteurs neufs
La perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales, conséquence du Covid-19 et qui a fortement impacté le marché européen des tracteurs en 2021 et 2022, n’est plus en cause. « La baisse enregistrée en 2024 reflète tout simplement « une demande plus faible de tracteurs de la part des agriculteurs », selon le Cema.
Plusieurs facteurs se sont conjugués pour expliquer cette tendance : une rentabilité réduite pour les agriculteurs de certains secteurs, une disponibilité moindre des aides gouvernementales à l’investissement dans les machines et des conditions météorologiques défavorables dans de nombreuses régions.
« Comme toujours, la demande de tracteurs et d’autres types de machines agricoles est étroitement liée aux revenus, résume le Cema. Une fois l’inflation prise en compte, les prix de nombreuses productions sont désormais inférieurs à ce qu’ils étaient il y a quatre ans, y compris la plupart des grandes cultures ». Et comme le prix des intrants et de l’énergie augmente dans le même temps, l’heure n’est pas à l’achat de tracteurs rutilants.
La confiance revient tout doucement
Dans le détail des puissances, les extrêmes tirent leur épingle du jeu : les plus petits (moins de 30 ch) enregistrent une très légère hausse et les plus puissants (supérieurs à 250 ch) progressent de 20 % par rapport à 2023. « Ces machines de plus grande taille ne représentaient encore que 9 % du total européen mais ce chiffre est nettement supérieur à celui de 7 % enregistré en 2023 », souligne le Cema.
Le marché reprend cependant petit à petit. Le baromètre du Cema sur le climat des affaires et la confiance des professionnels du secteur reste négatif, à – 5 points en mars 2025, mais il était à – 11 points en février et frôlait les – 60 points en septembre 2024 (sur une échelle de — 100 à + 100).
Pour accéder à l'ensembles nos offres :