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Election présidentielle 2012 Les programmes agricoles de François Bayrou et de François Hollande sont-ils compatibles ?

François Bayrou, l'ex-candidat du Modem a indiqué jeudi 3 mai 2012, qu'il voterait pour
François Hollande au second tour, à titre personnel. Sans toutefois donner de consigne de vote aux
électeurs qui ont voté pour lui, le président du Modem donne un signal fort. Sur les questions agricoles,
les points de vue du Modem et du PS sont souvent convergents. (© Terre-net Média)

Le vote personnel du président du Modem le 6 mai prochain ne repose sur aucune négociation et sur aucune adhésion au programme de François Hollande. Néanmoins, les volets agricoles des deux programmes présentés en février dernier révèlent de nombreuses positions communes.

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François Bayrou, l'ex-candidat du Modem a indiqué jeudi 3 mai 2012, qu'il voterait pour
François Hollande au second tour, à titre personnel. Sans toutefois donner de consigne de vote aux
électeurs qui ont voté pour lui, le président du Modem donne un signal fort. Sur les questions agricoles,
les points de vue du Modem et du PS sont souvent convergents. (© Terre-net Média)

François Bayrou, président du Modem et ex-candidat à l’élection présidentielle de 2012, a annoncé jeudi 3 mai qu’il votera dimanche 6 mai, à titre personnel, « François Hollande », le candidat socialiste du second tour. Une majorité de cadres de son parti a annoncé qu’elle en fera autant.

Le 21 avril 2012, au premier tour de l’élection, les deux candidats avaient chacun leur programme agricole. Mais avec 20 % des intentions de vote auprès des agriculteurs, François Bayrou devançait largement François Hollande crédité de 8 % selon le dernier baromètre Terre-net Bva. Mais au second tour, dimanche prochain, François Hollande capitaliserait 29 % des voix des agriculteurs contre 71 % pour Nicolas Sarkozy.

Même si après le 6 mai, un accord gouvernemental entre le parti socialiste et le Modem n’est pas du tout à ce jour d’actualité, il est d’ores et déjà permis de se demander en quoi les volets agricoles des deux programmes de leurs leaders convergent ou divergent.

Nombreux points de convergence

Contacté par la rédaction, Germinal Peiro, député de Dordogne et secrétaire national du PS en charge des questions agricoles, s’est refusé à tire personnel de se livrer à une telle analyse, craignant qu’elle soit assimilée à un début d’accord programmatique.

Mais lors d’un débat organisé l’hiver dernier par le Cevipof, centre de recherche politique du Cnrs et l’Ecole de science politique, le député de Dordogne a apprécié les nombreux points de convergence entre ses positions et celles de François Bayrou présentées par Marc Fesneau, secrétaire général du Modem en charge de l’Agriculture. Mais après plusieurs tentatives, nous n'avons pas pu joindre ce dernier, à l'heure où nous écrivons ces lignes, pour une interview.

Un meilleur partage de la valeur ajoutée

Lors des interviews accordées à Terre-net Média, les deux candidats socialiste et centriste, ou leur représentant, ont déclaré souhaiter des prix agricoles rémunérateurs reposant sur un meilleur partage de la valeur ajoutée. « L’industrie absorbe 70 % de la production agricole (lait, viande, céréales) : ce doit être une cible importante de nos actions pour permettre de mieux rémunérer la production agricole », a défendu François Hollande en mars dernier.

La disparition des quotas laitiers est aussi regrettée par les deux candidats. « Les quotas laitiers avaient une dimension sociale qui permettait de maintenir des agriculteurs en activité. Aujourd’hui je vois disparaître des exploitations, dans mon département et ici, en Haute Vienne », avait déclaré François Bayrou à Terre-net Média le 18 février lors d'un déplacement.

A Bruxelles, les deux candidats ne veulent pas céder sur la question budgétaire. Les aides Pac « compensatoires », comme l’a rappelé le président du Modem « doivent être maintenues » selon les deux responsables politiques. « Mais elles doivent être réparties de façon plus équitable entre les types de production, notamment entre éleveurs et céréaliers. »

Génératrice d’emploi et installation de nouveaux agriculteurs

« Je ferai en sorte que l'attribution des aides tienne aussi compte du facteur emploi ». Les deux candidats sont sensibles au maintien d’une activité économique dynamique dans les zones rurales.

C’est en matière environnementale que l’approche des deux leaders est différente. Pour François Bayrou, « l’avenir n’est pas aux jachères car on a besoin d’une agriculture sur tout le territoire », expliquait-il en février dernier. « Il y a d’autres méthodes pour protéger l’environnement que d’imposer 7% de zone d’intérêt écologique. N’oublions pas que les plus grands alliés de l’environnement, ce sont les agriculteurs! »

Toutefois la position affichée par François Hollande dans son interview accordée à Terre-net Média de mars dernier est plus réaliste que les idées défendues dans l’accord de législature signé avec les Verts.

« S’agissant des critères de « verdissement », dont le principe est bon, je veillerai à ce qu’ils permettent une mise en œuvre pragmatique et efficace, adaptée notamment à l’élevage », défendait-il.

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