Abattoirs Aim De nouveau en difficulté, l'aide de l'Etat tarde
Coutances (France), 18 mai 2015 (AFP) - Les abattoirs bas-normands Aim, sauvés de la liquidation fin mars, font à nouveau face à des difficultés de trésorerie, alors que l'État n'a pas encore versé les 2,5 millions d'euros de prêt promis, a-t-on appris lundi auprès de la Région.
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« L'Etat n'a toujours pas versé le prêt de 2,5 millions d'euros qu'il avait annoncé. Ce retournement plonge l'entreprise » qui emploie 222 salariés dans la Manche, « dans des difficultés de trésorerie que les efforts des collectivités ne pourront seuls réduire », s'indignent les élus Eelv du conseil régional de Basse-Normandie dans un communiqué.
« Tout ceci est lamentable, absolument révoltant », a ajouté le vice-président Eelv de la Région François Dufour, accusant l'État de « multiplier les prétextes pour ne pas avancer ».
Interrogé par l'Afp, le président PS de la Région Laurent Beauvais, a fait savoir via son service de presse qu'il avait évoqué vendredi avec le ministre de l'économie Emmanuel Macron ce « pic de besoin de trésorerie » alors que « Aim a retrouvé des clients et que les commandes rentrent ». Selon lui, « l'État est donc en train d'étudier des solutions pour qu'une partie des 2,5 millions soient versés le plus rapidement possible ».
Dans un communiqué diffusé lundi soir par la préfecture de la Manche, « L'État réaffirme » toutefois « que son engagement n'est pas remis en cause » et qu'il « met en œuvre toutes les actions pour réduire les délais nécessaires à la mise en place de sa contribution à la reprise de l'entreprise par ses salariés ».
« Le plan de financement prévisionnel, communiqué dans le cadre de l'offre de reprise partielle d'Aim au tribunal de commerce de Coutances et repris par ce dernier dans son jugement en date du 31 mars, prévoyait un versement échelonné de l'État comme suit : 1,5 million en juin et le solde en août 2015 », ajoute la préfecture.
« Ça fait des semaines qu'on nous dit que l'argent arrive. Mais on n'a pas de date. L'urgence est là. L'activité augmente mais si on n'arrive plus à livrer nos clients, faute de trésorerie dû au manque d'engagement de l'État, on pourrait très bien se retrouver en cessation de paiement d'ici à la fin de semaine », affirme à l'Afp Sébastien Lafon président de Sas société nouvelle Aim Group basée à Saint-Cécile née le 8 avril.
Le tribunal de commerce de Coutances a validé le 31 mars deux projets de reprises partielles de la société Aim ce qui a permis de sauver 276 de ses 590 emplois en France. L'un qui émanait des salariés menés notamment par leur délégué Cfe-Cgc, Sébastien Lafon, a permis de reprendre plus de 200 de ses 357 salariés de Sainte-Cécile.
Pour l'heure la Sas a un capital de 1.000 euros dont 640 de Sébastien Lafon et 340 d'une société d'économie mixte (Sem) regroupant le département et la région. D'ici à fin mai les salariés doivent monter au capital à hauteur de 500.000 euros et la Sem à 330.000. L'autre offre concernait le site d'Antrain (Ille-et-Vilaine) : le groupe breton Chapin-Monfort a racheté le site et repris 70 des 179 salariés.
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