Epandages issus de résidus Quels impacts agronomiques et environnementaux ?
L’Inra, le Cnrs et Irstea ont étudié les effets agronomiques et environnementaux de l’épandage des matières fertilisantes d’origine résiduaire.
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Face à la raréfaction de certaines ressources telles que le phosphore et la dégradation du taux de matière organique de certains sols cultivés, l’emploi de matières provenant de filières de traitement des déchets domestiques et industriels se développe en agriculture. L’Inra, le Cnrs et Irstea ont mené une expertise scientifique collective sur les effets agronomiques et environnementaux de l’épandage des matières fertilisantes d’origine résiduaire (Mafor) à la demande des ministères en charge de l’Agriculture et de l’Ecologie.
L’épandage de Mafor (effluents d’élevage, composts, boues…), notamment des effluents d’élevage, concerne le quart des surfaces cultivées en France et 30 % des surfaces en prairies. En plus d’apporter de la matière organique au sol, les Mafor représentent la seule source renouvelable de phosphore. Elles contiennent les trois principaux éléments fertilisants (N, P et K) sous forme organique mais la gestion de la fertilisation par épandage de Mafor est plus compliquée qu’avec les engrais minéraux.
Même si elles contiennent des agents biologiques pathogènes du fait de leur origine fécale, aucune étude n’a montré de lien entre épandage de Mafor et transmission de maladie. De la même manière, il est difficile d’évaluer leur contribution à la dissémination de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes. Il existe des traitements pour diminuer la présence d’agents pathogènes dans les Mafor mais ils ne permettent pas de les éliminer totalement.
Les Mafor ne sont pas la seule source des contaminants organiques ou minéraux. Les retombées atmosphériques, les traitements phytosanitaires et l’irrigation apportent eux aussi ce type de contaminants. Bien que les Mafor épandues en France soient inférieures aux seuils réglementaires pour les contaminants réglementés, se pose la question de la lente accumulation dans les sols de ces substances difficilement dégradables. Des recherches sont en cours pour comprendre les comportements des contaminants organiques dans les Mafor, les sols et l’environnement.
Une bonne maîtrise des caractéristiques des matières résiduaires « primaires » et des traitements appliqués aux Mafor est nécessaire pour optimiser leur usage en agriculture et leur contribution à une économie du recyclage. Des outils d’aide à la décision permettent aux agriculteurs d’améliorer leurs pratiques d’épandage et de fertilisation mais également l’intégration des Mafor.
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