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69ème congrès de la Fnsea Pour Beulin, l'agriculture serait la grande perdante des nouvelles régions

« La France qui gagne » est le thème du 69ème congrès de la Fnsea qui se déroulera à Saint-Etienne du 24 au 26 mars 2015. Mais Xavier Beulin, président de la Fnsea, redoute que la nouvelle carte des régions accentue la désertification des territoires ruraux.

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Xavier Beulin, président de la Fnsea au congrès de Biarritz en avril 2014. (©Fnsea)

Des temps meilleurs dans les prochaines semaines, Xavier Beulin n’y croit pas. Les 24, 25 et 26 mars prochains à Saint-Etienne, le 69ème congrès de la Fnsea se déroulera dans un contexte morose, a expliqué le président du syndicat lors d’une conférence de presse ce 17 mars.

Selon lui, la réforme de la Pac se met en place dans un climat d’improvisation permanent, avec des questions encore en suspens, et quasiment aucune production ne relève la tête. L’embargo russe continue à affecter les secteurs agricoles les plus sensibles à la fermeture du marché russe aux importations européennes. Les éleveurs de porcs ne se relèveront pas de sitôt de leurs difficultés financières et les producteurs de fruits et de légumes redoutent d’entamer une seconde saison de surproduction et de prix bas.

« La France qui gagne » est le thème du 69ème congrès de la Fnsea. Stéphane Le Foll pourrait ne pas s'y rendre en raison de la retenue qu'impose la période électorale qui s'achèvera le 29 mars prochain. Le congrès se déroulera en effet entre les deux tours des élections départementales.

Crainte avec la nouvelle carte des régions

Mais Xavier Beulin veut voir gagner toute la France. Or il redoute que la nouvelle carte des régions et les compétences, qui leur seraient allouées, ne conduisent à une désertification des territoires les plus éloignés des grandes métropoles régionales.

Le redressement de la France pourrait accentuer les disparités territoriales avec des financements publics et des décisions centrées sur le développement des métropoles régionales. Une crainte d’autant plus redoutée que les décisions seront prises après 2016 par des élus d’assemblées régionales peu représentatifs des populations rurales et peu au fait de leurs préoccupations (maintien des services publics, voiries par exemple). Avec le risque que certains partis politiques extrêmes préemptent les sujets sociaux-économiques délaissés par les grandes formations gouvernementales en donnant l’illusion qu’ils seront en mesure d’apporter de bonnes solutions.

La réforme des régions ne serait pas complète sans une fiscalité autonome qui leur donnerait les moyens de construire de réelles politiques économiques.

La nouvelle gouvernance des régions impose aussi de sortir de l’imbroglio juridique pour rendre plus aidé la réalisation de projets de développement en réduisant le nombre de recours juridiques et les délais d’instruction des dossiers soumis aux administrations compétentes.

Pour faire entendre la parole des agriculteurs là où les décisions sont prises tout en restant proche de ses adhérents, la Fnsea réfléchit à une nouvelle organisation de son réseau. Celle-ci se callerait sur celle des collectivités des territoires en fonction des compétences qui leur seront allouées.

Mais pour rester en phase avec ses adhérents, le syndicat n’échappera pas à une réflexion de fond sur ce que seront ses missions pour répondre à leurs attentes.

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