Clonage Le Parlement européen veut une interdiction stricte du clonage dans l'élevage
Strasbourg, 8 sept 2015 (AFP) - Le Parlement européen a réclamé mardi à une large majorité que les animaux d'élevage clonés soient interdits dans l'UE, de même que leurs descendants et les produits en étant issus, une position plus stricte que celle prônée par la Commission qui souhaite ménager les fournisseurs américains.
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« Le clonage, c'est de la torture animale », a résumé la rapporteure du texte, la conservatrice allemande Renate Sommer, en raison notamment des malformations dont souffrent les animaux ainsi conçus, et du taux de mortalité très élevé engendré par cette technique.
Actuellement les Européens ne procèdent pas eux-mêmes à ce type de clonage, mais ils ont le droit d'importer depuis des pays tiers des produits issus d'animaux clonés, notamment sperme et embryons, ainsi que des descendants de ces animaux et des produits en étant issus. « Nous nous dédouanons à bon compte et nous laissons à d'autres le sale travail, tout en voulant en profiter », a dénoncé Renate Sommer. « Ce n'est pas parce qu'une technique est disponible qu'il faut l'utiliser aveuglément », a renchéri de son côté l'écologiste français José Bové, pour qui « on est en train d'inventer, avec les clones, des animaux transgéniques uniquement dans un objectif de brevets pour les entreprises » de biotechnologie.
La viande des clones, des spécimens très coûteux, ne se mange pas, mais leurs embryons et semences sont commercialisés et exportés, et leurs descendants sont élevés en particulier aux Etats-Unis, en Argentine, au Brésil et en Uruguay, sans système de traçabilité.
Dans son projet législatif présenté en 2013 pour encadrer cette pratique, la Commission européenne avait renoncé à bannir la vente de viande ou de lait des descendants des animaux clonés pour ne pas indisposer ses partenaires commerciaux. Elle avait aussi exclu un étiquetage de ces produits, arguant des coûts induits pour les producteurs. Depuis, l'exécutif européen n'a pas changé d'avis, a confirmé le commissaire chargé de la Santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Povilas Andriukaitis.
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