Sécurité alimentaire La France veut des objectifs de production agricole dans l'UE
La France a proposé jeudi de fixer des « cibles de production » agricole dans l'UE pour renforcer la sécurité alimentaire dont les failles ont été mises en lumière par les conséquences de la guerre en Ukraine, lors d'une réunion des ministres de l'agriculture des Vingt-Sept.
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Dans l'immédiat, une majorité des États membres ont réclamé l'utilisation des fonds encore disponibles de la Pac pour soutenir leurs agriculteurs.
« La première mission de notre agriculture est d'assumer un rôle nourricier, nous nous devons de fixer des cibles de production (...) sans perdre de vue la protection de l'environnement », a estimé le ministre français Julien Denormandie lors de cette réunion.
La guerre en Ukraine fait courir des risques en matière d'alimentation. L'initiative #FARM lancée par @EmmanuelMacron vise à améliorer la sécurité alimentaire au niveau mondial.
— Julien Denormandie (@J_Denormandie) April 8, 2022
Nous avançons en Européens sur ce sujet ?? pic.twitter.com/kTlEyl306b
Il a appelé ses homologues à « avoir une vision claire du niveau de production qui permette d'approvisionner les citoyens européens dans des conditions satisfaisantes de prix et de sûreté et d'assurer le rôle (de l'UE) dans la sécurité alimentaire mondiale ».
« Ne pas se poser la question du niveau de production peut conduire à ne plus pouvoir assumer notre souveraineté agroalimentaire » dans certaines régions ou secteurs, a-t-il expliqué, qualifiant d'« aberration » la dépendance européenne aux protéines végétales sud-américaines.
Julien Denormandie, dont le pays occupe la présidence tournante de l'UE, estime que fixer des objectifs européens de production « s'imposera avec évidence dans les prochains mois, les prochaines années ».
Dans l'immédiat, alors que les agriculteurs européens sont confrontés à la flambée des prix du carburant et aux tensions sur les approvisionnements en engrais et alimentation animale, l'UE mise sur des aides d'urgence aux exploitations pour éviter tout décrochage de la production.
Bruxelles a déjà annoncé le 23 mars une aide de 500 millions d'euros, tirée de la « réserve de crise » agricole de l'UE, et a exprimé jeudi sa « bienveillance » aux projets des États désirant distribuer en plus des aides nationales à leurs agriculteurs.
Pour autant, une quinzaine d'Etats, à l'initiative de la Croatie, ont demandé de pouvoir également recourir aux fonds européens non utilisés des programmes de développement rural de la Politique agricole commune (Pac), en raison de la fragilité de leurs budgets. Il faudrait néanmoins une modification législative initiée par Bruxelles pour l'autoriser.
D'autres États, dont la France, réclament par ailleurs une dérogation temporaire sur les taxes à l'importation sur les engrais. La Commission « s'est engagée à regarder avec attention » ces demandes, selon Julien Denormandie.
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