Sécheresse et guerre en Ukraine L'UE en passe d'ouvrir sa réserve de crise à l'ensemble des 27
Après avoir soutenu les pays riverains de l'Ukraine, Bruxelles se préparer à activer le reste de la « réserve de crise agricole » de l'UE pour l'ensemble des Etats membres, dont beaucoup sont touchés par la sécheresse, a annoncé mardi le commissaire à l'Agriculture.
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« Nous préparons la décision d'activer le reste de la réserve de crise, soit 330 millions d'euros pour les 22 autres Etats membres affectés par les épisodes climatiques, et plus généralement pâtissant des conséquences de la guerre en Ukraine : hausse des coûts de l'énergie, des engrais... », a indiqué Janusz Wojciechowski, à l'issue d'une réunion à Stockholm des ministres européens de l'agriculture.
Cette réserve, dotée de 450 millions d'euros par an, verra son montant global relevé à 530 millions, « notamment pour soutenir les agriculteurs frappés par la sécheresse, ou par les inondations en Italie », outre les effets du conflit ukrainien, a souligné le responsable polonais, sans autre précision.
La distribution de ces aides suivra la répartition des paiements directs de la Politique agricole commune (PAC), a-t-il ajouté, tablant sur une finalisation du plan « la semaine prochaine ».
Cette réserve de crise a déjà été activée trois fois cette année par Bruxelles. En plus des fonds alloués aux élevages italiens et polonais frappés par la grippe aviaire, deux enveloppes ont été accordées aux pays d'Europe de l'Est déstabilisés par l'afflux en raison de la guerre de céréales ukrainiennes, qui saturent leurs silos et plombent les prix locaux.
Après 56 millions d'euros alloués fin mars, la Commission a proposé mi-avril de distribuer 100 millions supplémentaires à cinq pays (Pologne, Hongrie, Bulgarie, Roumanie, Slovaquie). Cette dernière enveloppe doit encore être approuvée par les Etats membres.
Une douzaine d'entre eux, dont la France et l'Allemagne, ont réclamé dans une lettre à la Commission des « explications » sur les critères d'attribution.
« J'ai déjà apporté des clarifications de nombreuses fois », s'est agacé mardi M. Wojciechowski. Selon lui, le paquet de 100 millions d'euros pour les cinq pays de l'Est et celui de 330 millions pour les autres Etats devraient être approuvés de concert.
La même douzaine d'Etats membres contestaient par ailleurs les restrictions imposées par ces cinq pays riverains de l'Ukraine à l'importation de céréales ukrainiennes sur leur sol, des « mesures temporaires » autorisées par la Commission jusqu'à mi-septembre à condition qu'ils permettent le transit des grains vers d'autres pays. Ils pointaient le risque d'un « traitement différencié au sein du marché intérieur ».
« On ne peut pas rester insensible ni inactif » face aux déstabilisations des marchés locaux dans ces pays, « mais ça ne peut être au prix de la dislocation de la construction européenne, il faut qu'on cesse les mesures unilatérales, le chacun pour soi », a fait valoir mardi le ministre français de l'agriculture Marc Fesneau.
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