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Loi de la restauration de la nature Deux manifestations devant le Parlement européen

Deux rassemblements ont réuni plus de 300 personnes mardi matin devant le Parlement européen à Strasbourg, pour militer en faveur ou contre la loi sur la restauration de la nature, qui sera soumise au vote des députés mercredi.

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Aux deux extrémités du pont jouxtant l'institution européenne, deux rassemblements se sont faits face : l'un, organisé par le Committee of professional agriculture organisations (COPA), a rassemblé au moins 200 agriculteurs opposés à ce texte qui leur ferait, selon eux, perdre des surfaces agricoles. L'autre réunissait une centaine de militants pour le climat, venus pour « mettre la pression » sur les eurodéputés, dans l'espoir que ce texte « historique » soit voté, explique à l'AFP Amine Messal, étudiant à l'ENS Paris-Saclay.

Parmi les activistes climatiques venus d'« au moins sept pays » de l'UE, la Suédoise Greta Thunberg avait fait le déplacement jusqu'à Strasbourg pour exhorter les eurodéputés à « voter la loi de restauration de la nature la plus forte possible », une « nécessité ». « On a rarement des opportunités législatives comme celle-ci » à l'échelle européenne « et avec des objectifs un minimum ambitieux » pour préserver et restaurer ces espaces, abonde Amine Messal.

« Oui, à la restauration de la nature, non à la loi sur la restauration de la nature », clament de leur côté les agriculteurs, menés par Christiane Lambert, ex-dirigeante du syndicat agricole majoritaire français, la FNSEA. Derrière eux, plusieurs dizaines de tracteurs ont été stationnés face au Parlement européen.

 

Les agriculteurs dénoncent un texte qui leur ferait perdre « 10 % de la SAU » (surface agricole utile). Il y a « déjà des surfaces qui sont restituées à la nature » et les agriculteurs ont déjà enregistré « beaucoup de pertes » avec la nouvelle Politique agricole commune (PAC), confie à l'AFP Florian Lossel, exploitant près de Strasbourg. « Au bout d'un moment ça fait trop, c'est plus possible ».

L'eurodéputée LR Anne Sander a pour sa part jugé que « la Commission ne tient compte ni de la sécurité alimentaire, ni de la sécurité énergétique pourtant essentielles ».

Le texte, proposé par la Commission européenne mi-2022, vise à enrayer le déclin de la biodiversité et à mieux contrer le changement climatique en imposant de réparer les écosystèmes abîmés. Pour chaque milieu naturel, tous les Etats seraient tenus d'adopter des mesures de restauration d'ici 2030 sur au moins 30 % des habitats abîmés, puis sur 60 % d'ici 2040, si le texte était approuvé par les eurodéputés.

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