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Commercialisation des céréales Vers un regain de dynamisme pour les exports français de blé tendre ?

FranceAgriMer estime à 17 Mt le total des exportations françaises de blé tendre sur 2023/24, un volume proche des deux campagnes précédentes.

Malgré des exportations de blé tendre en retrait sur la première partie de la campagne de commercialisation 2023/24, les professionnels du secteur tablent sur un rebond d’ici à fin juin 2024. Ceci malgré la concurrence russe et la timidité du débouché algérien.

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La seconde partie de campagne d’exportations de blé tendre 2023/24 pourrait être meilleure pour la France que la première, ont avancé les experts du secteur lors de leur réunion bilan du 12 décembre.

D’une part car les pays de la mer Noire, y compris côté européen (Bulgarie et Roumanie), se rapprochent déjà de leurs objectifs d’exportations, a expliqué en point presse Marc Zribi, chef de l’unité Grains et sucre de FranceAgriMer.

Et aussi parce que l’Australie risque de voir 1 Mt de sa récolte déclassée en blé fourrager à cause des excès d'eau, libérant « des possibilités d’exportations pour un peu plus de blé français vers la Chine ».

Si bien que malgré des exportations françaises très en deçà de l’année passée entre juillet et novembre, l’établissement public vient de légèrement relever son estimation des exports de blé tendre sur l’ensemble de la campagne (juillet à juin) : 17 Mt, dont 6,7 Mt vers les pays de l’UE et 10,2 Mt vers les pays tiers. La France avait exporté 16,9 Mt de blé tendre en 2021/22 et 16,7 Mt en 2022/23.

Les exports français de blé tendre sont pour l'instant bien en dessous des niveaux de l'an dernier (données arrêtées au 10/11/23). (© FranceAgriMer, Douanes françaises, Refinitiv)

Rapprochement des prix français et russes

Sur les quatre premiers mois de campagne, on peut noter « la place de l’Égypte » parmi les acheteurs de blés français (396 000 t), « quelques chargements vers l’Algérie » (201 000 t), « le retour du Maroc » (1,14 Mt).

En revanche, précise Adèle Dridi, chargée d’études économiques à FranceAgriMer, les exportations « ont ralenti vers les pays tiers en novembre. Et en décembre, on a un peu plus de cinq bateaux vers la Chine, mais pas grand-chose de plus ».

Côté prix, Marc Zribi souligne un rapprochement des cours du blé français et de ceux du blé russe ces deux dernières semaines : « Ça se joue dans un mouchoir de poche, notamment par rapport au coût du fret ».

De quoi tabler sur une meilleure compétitivité de l’origine française sur la seconde partie de campagne ? « Ça reste toujours difficile de prévoir avec certitude, ces situations sont très évolutives, tempère l’expert. Ce qu’on observe sur le premier semestre de campagne incite à la prudence ».

Il y a quelques jours, les blés français étaient particulièrement compétitifs, très proches des prix russes. (© FranceAgriMer, CIC)

Ralentissement des exports russes

Toutes céréales confondues, les exportations russes ont été très dynamiques sur le début de la campagne. « Sur un total prévu de 75 Mt en 2023/24 (dont 50 Mt de blé), plus du tiers est déjà réalisé, avec une forte demande de l’Algérie, du Bangladesh et de l’Égypte », indique Marc Zribi.

Et si « on observe sur novembre un ralentissement des exportations de céréales russes », le dernier appel d’offres de l’Algérie, pour 900 000 t de blé tendre, « semble encore avoir été satisfait de manière importante par des origines russes ».

Ce récent achat algérien fait réagir Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé « Grandes cultures - marchés céréaliers » de FranceAgriMer : « l’Algérie était l’une de nos destinations majeures jusque-là. S’il n’y a effectivement pas une tonne de blé français dans ces 900 000 t, c’est inquiétant pour nos exportations vis-à-vis de l’Algérie, et c’est aussi inquiétant politiquement ».

Pour autant, « il y aura des compensations, des pays vers lesquels on n’avait pas forcément l’habitude d’aller », rassure-t-il.

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