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Des exportations de céréales dynamiques, mais des prix toujours en baisse

FranceAgriMer comptabilise un cumul de 3,8 Mt de blé tendre exportées sur la période juillet-septembre 2025

À l’occasion du conseil spécialisé grandes cultures du 13 novembre, les équipes FranceAgriMer ont fait le point sur les exportations françaises de céréales réalisées sur le début de la campagne. Si ces dernières sont relancées, l’inquiétude reste bien présente quant aux prix des céréales et à la possible hausse de ceux des engrais.

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Les exportations de céréales françaises ont retrouvé du dynamisme. Dans ses prévisions du mois de novembre, FranceAgriMer table sur 15 Mt de blé tendre exportés sur 2025/26, contre 10,4 Mt la campagne précédente.  

Le blé français est compétitif

Le début de campagne le confirme : Habasse Diagouraga, chargé d’études économiques, note, en effet, « un cumul de 3,8 Mt exportées sur la période juillet-septembre, soit une hausse de 82 % par rapport à 2024/25 et de 9 % comparée à la moyenne 5 ans. Le Maroc est le premier débouché (0,98 Mt), suivi de la Belgique (542 kt), des Pays-Bas (423 kt), de l’Espagne (353 kt) et de l’Egypte (208 kt) ».

« On était assez optimiste sur les exportations vers les pays tiers en début de campagne, et cela semble se tenir, ajoute le spécialiste. Le blé tendre français étant très compétitif par rapport aux autres origines (russe, américaine), des opportunités se sont ouvertes vers le Bangladesh et la Thaïlande, qui ne sont pas des débouchés habituels. L’offre argentine devrait, en revanche, venir prochainement concurrencer le blé français, notamment auprès du Maghreb. »

En orge aussi, les perspectives s’annoncent solides : FranceAgriMer a rehaussé à 5,9 Mt les exportations nationales (+ 16 % par rapport à 2024/25), dont 3,2 Mt vers les pays tiers (+ 39 %). Une tendance suivie sur le cumul juillet-septembre : l’établissement public enregistre 1,76 Mt exportés en 3 mois (+ 26 % par rapport à 2024/25), avec « une reprise marquée vers la Chine (870 kt vs 591 kt en 2024/25) et un retour des flux vers l’Arabie saoudite (188 kt) ».

Du côté du maïs grain (hors maïs humide), les exportations sont estimées à 5,1 Mt (- 7 % vs 2024/25), avec un flux majoritairement intra-UE de 4,5 Mt (- 5 %), portés par les Pays-Bas, l’Espagne et la Belgique. 1,23 Mt a déjà été exporté sur le cumul juillet-septembre (+ 87 %).

Tendance baissière des prix des céréales

Si les exportations sont plutôt positives, les cours du blé tendre poursuivent, par contre, « une tendance baissière sur Euronext depuis un an ». Malgré une sortie d'un canal baissier le mois dernier, Jean Jacquez, chargé d'études économiques, note une cassure du support court terme lors de la séance du 11 novembre (189,25 €/t). La tendance est à la baisse et on ne sait pas jusqu'où cela peut descendre... ». 

(© FranceAgriMer)

Dans l'attente de réponses pour la taxe MACF

Cette perspective et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), dont l'application progressive aux importations d’engrais est prévue à partir du 1er janvier 2026, inquiètent sur le terrain. « Jusqu’alors, on ne savait pas si la taxe serait de 2 ou de 140 €/t… Selon la base de calcul transmise tardivement, elle pourrait être comprise entre 120 et 140 €/t, ce qui est colossal, indique Benoît Piètrement, président du conseil spécialisé grandes cultures de FranceAgriMer. On entend que des choses vont bouger, mais pour le moment, cela reste flou. Et je préfère rester prudent : les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent… »

« On a eu la chance d’avoir globalement de bonnes conditions de semis cet automne, mais certains producteurs regrettent déjà d’avoir semé des céréales, s’ils n’ont pas assez d’azote à disposition. Le prix du blé tendre n’est pas dans une spirale haussière et avec une hausse du prix des engrais, déjà haut, on sait qu’on va produire à perte. C’est une vraie inquiétude pour les producteurs, mais aussi pour la qualité de la prochaine récolte (questions sur les taux de protéines et les débouchés). On attend toujours des réponses ! »

Benoît Piètrement, également président d’Intercéréales, devait avoir rendez-vous mercredi 12 novembre avec la ministre de l’agriculture, Annie Genevard, mais ce dernier a été reporté.

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