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Fiche culture Maïs grain : une génétique pour s'adapter au changement climatique

Zoom sur le cycle de culture du maïs grain et ses principaux points de vigilance.

Deuxième céréale la plus cultivée en France, le maïs grain a pour principaux débouchés, l’alimentation animale et l’amidonnerie (alimentation humaine et animale). Pour la campagne 2022/2023, la France a exporté 3,3 millions de tonnes de maïs, principalement vers les pays de l’Union européenne. Le maïs présente beaucoup d’intérêts agronomiques dans les rotations. La culture doit cependant faire face à un défi majeur, le changement climatique. Malgré ses caractéristiques physiologiques plutôt adaptées aux milieux secs, les sécheresses longues et plus fréquentes constituent un vrai défi qu’il faut relever à travers l’itinéraire technique et notamment le choix variétal.

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Sommaire

 

 

 

Choix variétal : adapter le niveau de précocité à son terroir

Dès la seconde moitié du XXe siècle, les variétés hybrides font leur apparition en France. Elles sont issues de croisements entre variétés hybrides américaines et variétés populations françaises. Elles ont permis des gains de production conséquents. Le rendement moyen du maïs grain est aujourd’hui de l’ordre de 75 q/ha et peut atteindre plus de 100 q/ha en zones irriguées.

Les variétés de maïs grains sont classées par groupe de précocité. 7 groupes existent pour le maïs grain, pour classer les variétés des très précoces aux très tardives. La précocité représente la durée nécessaire à la culture pour achever son cycle, entre le semis et la récolte. Plus la variété est précoce, plus son cycle sera rapide et moins elle aura besoin de degrés-jour pour arriver à maturité. En conditions non-limitantes, une variété tardive bénéficie d’un meilleur rendement. Mais, une variété précoce exprimera mieux son potentiel sur une durée de cycle plus courte.

Le stade floraison du maïs est sensible au stress hydrique. Elle se situe généralement après le 1er juin. Cette sensibilité est susceptible de pénaliser la fécondation. Ainsi, la précocité à floraison est un élément à ne pas négliger alors que les sécheresses intenses et longues sont plus fréquentes. Au moment du choix variétal, il peut être judicieux de choisir une variété qui atteindra ce stade avant le coup de chaud estival.

Potentiel de rendement, régularité des performances, tolérance aux maladies et à la verse sont aussi des critères dont il faut tenir compte dans son choix variétal.

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Semis du maïs : réussir l’implantation

Le système racinaire du maïs est, contrairement à celui du blé, relativement superficiel. Il faut donc créer une structure avec suffisamment de terres fines favorables à un enracinement rapide et homogène.

Lorsque le sol est réchauffé (température comprise entre 8 et 10°C) et suffisamment ressuyé, les semis se déroulent entre le 15 avril et le 15 mai. Un semis trop précoce ou trop tardif est généralement pénalisant pour la culture.

La densité de semis se détermine en fonction de la précocité de la variété et du potentiel de la culture. La fourchette est comprise entre 75 000 g/ha (potentiel rendement moyen, variété très tardive) et 105 000 g/ha (potentiel rendement élevé et variété très précoce). Retenons qu’une variété tardive a une plus grande capacité à faire des feuilles, captant ainsi mieux la lumière, ce qui autorise à diminuer le nombre de plantes à l’hectare. Cette densité doit aussi être ajustée à l’écartement entre les rangs et entre les graines sur le rang.

Dernier facteur de réussite, la profondeur du semis. La levée des plantes est favorisée quand ma profondeur de semis est comprise entre 3 et 5 cm. Un semis superficiel, au-dessus de 3 cm, expose la graine aux risques de gel, de dessèchement ou encore aux attaques d’oiseaux. Un semis trop profond, au-delà de 6 cm, peut compliquer la germination, car la graine pourrait épuiser ses réserver avant d’émerger.

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Désherbage du maïs : une culture idéale pour le désherbage mécanique

Jusqu’au stade 10 feuilles, le maïs est sensible à la concurrence des mauvaises herbes. La largeur de l’inter rang est propice à l’émergence et au développement des adventices. Après le stade 10 feuilles, la culture est suffisamment développée pour empêcher la lumière de passer. Les mauvaises herbes ne concurrencent plus la culture.

La largeur de l’inter rang est, en revanche, un plus quand il s’agit d’intégrer le désherbage mécanique à la stratégie de lutte contre les adventices. Les outils mécaniques peuvent aisément intégrer les programmes de désherbage du maïs.

Les interventions dépendent de la flore dominante sur la parcelle. La règle d’or consiste à intervenir le plus tôt possible pour cibler les adventices aux stades jeunes. Combiner des matières actives aux modes d’action différents élargit le spectre d’action, à la fois sur dicotylédones et graminées.

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Fertilisation du maïs : un stade clé avant la floraison

Comme toutes les espèces cultivées, le maïs a besoin d’éléments fertilisants pour réaliser son cycle dans les meilleures conditions. Les apports doivent être calculés en fonction des objectifs de rendement. Le maïs a besoin approximativement de 2,2 kg d’azote par quintal produit.

Pour bien évaluer la dose à apporter, il faut nécessairement tenir compte de la fourniture du sol grâce à la méthode des bilans et du coefficient d’utilisation par la plante. Lorsque le total à apporter dépasse 100 kg/N/ha, il est recommandé de fractionner, d’autant qu’en fonction des stades, les besoins de la plante sont différents.

En principe, les besoins de nutrition foliaire sont assez faibles au début du cycle tandis qu’ils sont élevés à partir du stade 6-8 feuilles et jusqu’à floraison. Dans la majorité des situations, un fractionnement en deux apports suffit.

Il n’est pas nécessaire que le premier apport soit trop important : 40 à 50 kg/ha au démarrage de la culture et le solde autour du stade 6-8 feuilles. Arvalis indique qu’en sols filtrants, pauvres en matières organiques ou dans le cas de semis précoces en zones pluvieuses, un apport pourra être opportun autour de 2-3 feuilles.

Au moment du semis, en complément de l’azote, le phosphore crée un effet starter pour une levée rapide et homogène des plantes.

Pour les autres fertilisants de fond, il est nécessaire de bien tenir compte des précédents, des exportations de la culture et du niveau de pH du sol pour, le cas échéant, corriger les teneurs.

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L’irrigation du maïs pour sécuriser la performance

Contrairement aux idées reçues, le maïs n’est pas une plante plus gourmande en eau que les autres. Grâce à son métabolisme de type C4 (comme la canne à sucre et le sorgho), le maïs a même un meilleur rendement photosynthétique et utilise mieux l’eau que les plantes dites C3.

Quelques repères :

Ce qui la dessert c’est sa sensibilité au manque d’eau estival. Un déficit hydrique à certains stades de la plante peut être très pénalisant. Entre le stade 8 feuilles (juin) et la mi-montaison (juillet), les besoins en eau du maïs augmentent considérablement. Ils restent élevés jusqu’à la fin du stade grain laiteux (mi-août). Pour assurer une alimentation en eau suffisante via l’irrigation, il faut avoir connaissance de sa réserve utile et évaluer la disponibilité hydrique du sol sur différentes profondeurs.

En termes d’équipements, les canons à enrouleur sont d’usage facile, car déplaçables et polyvalents. Les pivots et rampes sont à privilégier pour les grandes surfaces.

Le choix variétal est le premier levier pour gérer la ressource en eau. Certaines variétés ont la capacité de mieux supporter les stress hydriques. Faire le choix d’une variété précoce permet d’avancer dans le temps les stades où la plante est plus sensible et d’éviter la forte demande hydrique à une période où la pluviométrie est la plus faible. C’est la stratégie d’esquive.

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Un cortège de ravageurs à maîtriser

Quelques maladies fongiques sont répertoriées sur maïs : les nécroses racinaires provoquées par des champignons phytophages de type pythium, fusarium, rhizoctone, l’helminthosporiose ou encore les maladies du feuillage (rouille, anthracnose et kabatiellose). Ces maladies sont toutefois rarement préjudiciables. La gestion des résidus de culture suffit, bien souvent, à prévenir les maladies.

En revanche du côté des ravageurs, les populations d’oiseaux et notamment celles des corvidés (corbeaux, corneilles et choucas des tours) sont très redoutées par les maïsiculteurs dès le semis et jusqu’au stade 6 feuilles. Contrairement aux choucas des tours, les corbeaux et corneilles sont classés comme nuisibles, donc le recours au tir ou au piégeage est possible. Le traitement de semences peut être aussi dissuasif. Quelques pratiques agronomiques limitent les dégâts :

Les levées lentes sont favorables aux attaques tout comme la présence d’activité biologique du sol liée à la macrofaune (TCS, semis sous couvert...).

D’autres ravageurs du sol et des feuilles méritent une attention toute particulière. Les traitements de semences restent à ce jour des moyens de lutte assez efficaces, tout comme la lutte biologique via les trichogrammes pour lutter contre la pyrale. D’une manière générale, le broyage des résidus de culture et la rotation réduisent la survie des populations de ravageurs d’une année sur l’autre.

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Récolte et conservation : attention aux réglages de la batteuse

C’est le stade de maturité du grain qui va servir d’indicateur pour la date de récolte. En suivant la ligne du remplissage du grain, l’arrivée du point noir qui marque la rupture d’alimentation du grain est un bon repère, notamment en année chaude. Le taux d’humidité est alors inférieur à 32 %.

Pour économiser des frais de séchage, les agriculteurs peuvent être tentés de récolter au-delà du stade de maturité physiologique. Si les conditions sanitaires sont bonnes, la stratégie peut l’être aussi. Les conditions de séchage sont, par ailleurs, déterminantes au niveau de la qualité technologique des grains. Un chauffage trop important est susceptible d’endommager les protéines et l’amidon. 

Un mauvais réglage de la moissonneuse au moment de la récolte contribue à fissurer et briser les grains, altérant alors la qualité physique des grains de maïs. Un taux de grains cassés supérieur à 5 % est rédhibitoire pour l’acheteur. De plus, au moment du stockage, les grains endommagés représentent un facteur de risque d’apparition de champignons qui peuvent dégrader la qualité sanitaire du lot.

Pour préserver la qualité physique des grains, Arvalis rappelle qu’il faut être vigilant sur le réglage de la batteuse : vitesse de rotation du batteur, écartement entre le batteur et le contre-batteur, ouverture de la grille supérieure et inférieure et vitesse d’avancement.

À titre d’exemple, pour les variétés précoces, Arvalis recommande un écart entre le batteur et le contre-batteur de 30 mm à l’entrée et de 15 mm à la sortie. Il devra être augmenté pour les variétés tardives aux épis plus gros. Pour résumer, il faudra tenir compte des caractéristiques de chaque variété pour régler au mieux la batteuse.

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