Etats généraux de Bretagne Les 11 revendications des Bonnets rouges
MORLAIX (France), 08 mars 2014 (AFP) - Les Bonnets rouges demandent dans un communiqué au président François Hollande de venir entendre dans la région les 11 revendications phares qu'ils doivent annoncer samedi lors de leurs premiers états-généraux de Bretagne organisés à Morlaix.
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« Nous demandons au président de la République, François Hollande, de venir en Bretagne, sans tarder, entendre les 11 revendications phares » du collectif "Vivre, décider et travailler en Bretagne", à l'origine du mouvement des Bonnets rouges.
Et devant une salle comble, de plus de 3.000 places, leurs porte-parole ont dressé la liste des revendications. Les Bonnets rouges demandent le développement des infrastructures et des modes alternatifs de transport et des énergies renouvelables, une relocalisation de la finance, l'officialisation de la langue et de la culture bretonnes et le renforcement de l'expérimentation, le dialogue et la transparence, indique le document. Ils demandent également que la Bretagne se dote de ses propres médias audiovisuels et numériques et revendiquent une « Bretagne forte à 5 départements avec relocalisation des décisions politiques ».
Ces revendications s'ajoutent aux 4 demandes fondatrices du mouvement : la suppression définitive de l'écotaxe poids lourds, la fin du dumping social et de « l'avalanche de normes et de contraintes administratives », ainsi que la relocalisation des décisions en Bretagne.
Ces onze revendications sont issues des quelque 15.000 doléances provenant de la cinquantaine de comités locaux qui se sont créés au cours des derniers mois dans toute la Bretagne historique. « Nous sommes là pour faire bouger la Bretagne, tous ensemble », a lancé Christian Troadec, porte-parole du mouvement, avant d'être interrompu par les applaudissements des centaines de personnes présentes, coiffées pour la plupart d'un bonnet rouge et tenant pour certains un drapeau breton à la main.
Un printemps des Bonnets rouges ?
« Nous avons réussi déjà à faire reculer le gouvernement », a ajouté le bouillonnant maire DVG de Carhaix (...). « Nous allons faire bouger les lignes », a-t-il ajouté, avant de s'interroger sous les hourras : « Y aura-t-il un printemps des Bonnets rouges ? »
« C'est une vraie démocratie qui est en train de se mettre en place en Bretagne au nom des populations qui y habitent », s'était félicité devant la presse Christian Troadec avant le début de la réunion. « Ces premiers états-généraux vont être un grand moment pour l'histoire de la Bretagne », a-t-il ajouté.
Ici, nous faisons « l'inverse de ce que l'État jacobin (...) nous a imposé, un pacte soit disant d'avenir que nous on considère comme un pacte de recul, qui n'est que du recyclage et de l'enfumage imposé de Paris », a estimé pour sa part Thierry Merret, autre porte-parole du mouvement. « Ici, ce sont les Bretonnes et les Bretons qui s'expriment », a assuré celui qui est en outre président de la FDSEA du Finistère.
Moins de deux mois après la flambée de colère provoquée par l'annonce de la mise en place de l'écotaxe, sur fond de crise sociale et économique, le mouvement avait rejeté le Pacte d'avenir élaboré à l'initiative du gouvernement pour relancer l'économie bretonne, estimant que le texte émanait de Paris et n'était qu'un « écran de fumée ».
Le rassemblement se tient au parc des expositions de Langolvas, aux abords de Morlaix, la ville de l'actuelle ministre de la Fonction publique et de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, qui en a été le député-maire. Fort du succès remporté cet automne, le mouvement, qui s'inspire de la révolte antifiscale du 17e siècle en Bretagne, souhaite s'affirmer comme force de propositions, après avoir démontré sa capacité à rassembler. En novembre, le mouvement hétéroclite, composé notamment de chefs d'entreprise, agriculteurs, acteurs culturels et politiques bretons, avait mobilisé des milliers de personnes à Quimper puis à Carhaix.
Plus d'une dizaine de portiques écotaxe, mesure suspendue en octobre par le gouvernement sous la pression des Bonnets rouges, ont été détériorés ou détruits au cours des derniers mois dans l'Ouest.
Les états-généraux de Bretagne, premiers du genre, sont appelés à se renouveler chaque année. A 17h, en clôture, est prévu un fest-noz, fête traditionnelle bretonne.
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